1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Scandales dans la classe politique israélienne

Aude Gensbittel24 janvier 2007

Plusieurs journaux allemands s’intéressent aujourd’hui au scandale qui touche le président israélien. Moshe Katsav va être inculpé de viol et de harcèlement sexuel à l'encontre de plusieurs collaboratrices, c’est ce qu’a fait savoir hier le ministère israélien de la Justice. De nombreuses voix s’élèvent à présent dans la classe politique comme dans l’opinion publique pour réclamer sa démission. Le chef de l’Etat, dont le mandat s’achève au mois de juillet, continue de son côté de clamer son innocence.

https://p.dw.com/p/C2hp

La démocratie israélienne bascule à toute allure dans la crise, écrivent les Kieler Nachrichten. Voir le chef de l’Etat accusé de viol est un fait sans précédent. Quant au premier ministre Ehud Olmert, il est soupçonné dans plusieurs affaires de corruption. Les grands partis au pouvoir ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. C’est le genre de climat favorable à la montée de l’extrémisme. Pour que les forces radicales ne prennent pas le dessus, il faudrait au moins que le président et le premier ministre démissionnent. Cela ne résoudrait pas la crise pour autant, mais ce serait un premier pas vers une amélioration. Car jusqu’à présent, on a l’impression qu’il faut chasser les hommes politiques de leurs fonctions.

Pour le Kölner Stadt-Anzeiger, ce scandale va ébranler encore plus la confiance des Israéliens envers une certaine classe d’hommes politiques, qui se conduisent comme si les caisses publiques étaient leur bien privé et comme si tout leur était permis. Heureusement qu’il y a des lois, des institutions, des médias et des personnalités politiques qui s’y opposent et ils se sont penchés sur le cas de Moshe Katsav. Ce président terne ne laissera ni un grand vide, ni un grand souvenir. Car la seule chose chez lui qui peut être qualifiée d’historique, c’est la liste de ses manquements.

Dans d’autres pays, on parlerait de grave crise gouvernementale, estime la Frankfurter Rundschau. Mais les dirigeants israéliens traitent souvent les abus sexuels et la corruption comme des délits mineurs, bien qu’ils soient sinon si fiers de qualifier leur pays de seule véritable démocratie au Proche-Orient. C’est là se faire une image bien triste de la démocratie.

Le chef de l’Etat major a démissionné pour cause d’incompétence, le président est accusé de viol, le premier ministre de corruption, récapitule le Tagesspiegel. Des signes alarmants pour un pays qui vient de mener une guerre, qui est entouré d’ennemis et qui est plus que jamais menacé par les efforts de l’Iran pour obtenir l’arme nucléaire. On peut voir les choses comme cela. Mais on peut aussi avoir du respect pour l’indépendance de la justice israélienne. Le fait qu’un pays en pleine crise politique extérieure fasse tout de même l’effort d’enquêter sur d’importants dirigeants et sur le déroulement de la guerre est une preuve de sa souveraineté.