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Signe de paix ou calcul stratégique ?

Aude Gensbittel13 octobre 2014

Les journaux reviennent sur le retrait des troupes russes à la frontière de l’Ukraine annoncé par le président russe Vladimir Poutine, alors que celui-ci doit rencontrer son homologue ukrainien à la fin de la semaine.

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Quel sens donner au retrait des troupes russes ?
Quel sens donner au retrait des troupes russes ?Image : picture-alliance/dpa/S. Yuri

« Enfin une bonne nouvelle », titre la Süddeutsche Zeitung, car elle pourrait signifier moins de morts et moins de souffrance dans l'est de l'Ukraine. Si les 17.000 soldats russes se retirent effectivement de la frontière ukrainienne où ils représentaient une menace latente depuis plusieurs mois, alors cela serait un signe positif pour le processus de paix.

Die Welt est plus sceptique : la région est encore très loin de la paix, écrit le journal. Le conflit entre l'Ukraine et la Russie va se poursuivre sur le mode du risque calculé. Le rapport de force politico-diplomatique concerne le gaz et les pipelines, l'unité de l'Ukraine ou sa division, la proximité avec Moscou ou l'orientation à l'ouest – la liste est longue et les enjeux sont élevés.

Vladimir Poutine et Petro Porochenko s'étaient déjà entretenus à Minsk au mois d'août
Vladimir Poutine et Petro Porochenko s'étaient déjà entretenus à Minsk au mois d'aoûtImage : Reuters/Sergei Bondarenko/Kazakh Presidential Office

Dans quelques jours, Vladimir Poutine et le président ukrainien Petro Porochenko vont se retrouver face à face lors du sommet Asie-Europe, rappellent les Westfälischen Nachrichten. Le retrait des troupes s'avérera sans doute être une nouvelle manœuvre stratégique. Suite aux combats épuisants dans l'est de l'Ukraine, Kiev est si faible sur le plan militaire, que la présence des troupes russes à la frontière n'est même plus nécessaire. Le seul atout qui reste à Porochenko, c'est la solidarité et la force de l'Occident.

Une chance ratée pour la Turquie

La presse se penche aussi sur les tensions entre la Turquie et ses habitants kurdes, face à la situation dans la ville de Kobané en Syrie, où les combats se poursuivent entre combattants kurdes et djihadistes de l'Etat islamique.

A Ankara, des manifstants kurdes ont dénoncé la passivité de la Turquie face aux combats à Kobané
A Ankara, des manifstants kurdes ont dénoncé la passivité de la Turquie face aux combats à KobanéImage : Getty Images/Afp/Adem Altan

Die tageszeitung estime que la ville risque de tomber très prochainement aux mains des djihadistes. Les Kurdes de Turquie observent avec de plus en plus d'amertume comment l'armée turque ne se contente pas de ne pas aider les Kurdes de Kobané, mais empêche aussi les combattants kurdes de passer par le territoire turc pour se rendre dans la ville assiégée. Les émeutes qui ont fait plus de 30 morts dans plusieurs villes à majorité kurde dans le sud-est de la Turquie la semaine dernière ne sont qu'un avant-goût de ce qui se passera sûrement quand les djihadistes prendront le contrôle de Kobané. Pour le journal, il s'agit d'une chance ratée pour le président turc. Jamais Recep Tayyip Erdogan n'avait eu une telle occasion d'obtenir la gratitude assurée des Kurdes en Turquie et en Syrie. Il aurait simplement eu besoin d'apporter son aide.