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Sirleaf investie pour un deuxième mandat

16 janvier 2012

Après être devenue en 2005 la première femme présidente élue d'Afrique, Ellen Johnson Sirleaf a été réélue le 8 novembre à la tête du Liberia. La tâche s'annonce difficile pour la dirigeante âgée de 73 ans.

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La cérémonie d'investiture à Monrovia
La cérémonie d'investiture à MonroviaImage : Reuters

Une trentaine de chefs d'Etat ont assisté, lundi à Monrovia, à l'investiture de Mme Sirleaf, dont la victoire vient d'être reconnue par son principal adversaire, Winston Tubman, qui l'avait jusqu'alors contestée.

Pour la lauréate du prix Nobel de la paix 2011, sa réélection en novembre dernier avec plus de 90% des suffrages a été un jeu d'enfant. Cependant un certain nombre de Libériens, comme Peter Quaqua, président des syndicats de la presse au Liberia, ne cachent pas leur déception :

« Trop de gens se sentent exclus  de ce qui se passe dans la société. Trop de questions restent posées qui concernent l'avenir des gens au cours des prochaines années… »

Les problèmes restent les mêmes : chômage, corruption, éducation déficiente. Le premier mandat d' Ellen Johnson Sirleaf était encore marqué par l'euphorie de nombreux Libériens d'avoir enfin surmonté les quatorze années d'une terrible guerre civile. Mais aujourd'hui les promesses électorales doivent être suivies d'actes, estiment les voix critiques dans le pays.

Wahlen in Liberia
Foule dans le stade de Monrovia lors des électionsImage : DW

Les défis du deuxième mandat

L'un des plus gros défis à relever : l'emploi. Le taux de chômage est estimé à au moins 80%. Un chômage qui frappe très durement les hommes jeunes, une source énorme de conflits sociaux, comme le souligne le politologue Michael Keating, chercheur au centre pour la Paix, la Démocratie et le Développement de l'Université de Boston, dans le Massachusetts :

« Le grand nombre de jeune Libériens au chômage et sans aucune formation, c'est comme de l'essence répandue par terre et qui peut s'enflammer d'un instant à l'autre à la moindre étincelle. On  a eu un avant-goût de ce potentiel de violence au cours de la campagne. »

Juste après le vote en novembre dernier, la capitale Monrovia avait été le théâtre d'émeutes violentes. Quatre personnes avaient été tuées.

Un autre problème que doit combattre plus efficacement la présidente : la corruption, de l'avis de Peter Quaqua. Il estime:

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« Cela reste l'un des plus sérieux défis que doit relever la présidente. Elle a promis que ce serait le mandat du châtiment des coupables. Mais au cours des six dernières années il n'y a pas eu de progrès substantiels dans ce domaine. On a beaucoup parlé mais de nombreuses personnes impliquées dans des cas de corruption n'ont pas été inquiétées. »

Les observateurs relèvent aussi certaines lacunes dans le premier mandat de la présidente : l'absence d'un système éducatif solide et d'institutions politiques stables et compétentes. Le pays n'est pas sans ressources, il est riche en matières premières. Mais beaucoup de travail attend encore Ellen Johnson Sirleaf si elle ne veut pas décevoir les espoirs placés en elle.

Aujourd'hui, le Liberia est encore sous perfusion et reçoit l'aide de l'UNMIL, la mission des Nations unies au Liberia, du  PNUD, le Programme de développement des Nations unies et d'innombrables ONG internationales. Mais cette assistance devrait prendre fin prochainement.

Ecoutez ci-dessous l'analyse de Gilles Yabi, expert de l'International Crisis Group, au sujet des défis qui attendent la présidente lors des prochaines années.

Auteurs : Stefanie Duckstein / Philippe Pognan
Edition : Georges Ibrahim Tounkara, Anne Le Touzé