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Somalie: un enfer pour les Journalistes

Mohammed Negash/Aline Ranaivoson/F.Q.9 juin 2009

Lundi, le directeur d'une chaîne de télévision privée a été libéré, une semaine après son enlèvement par un groupe armé. Alors que dimanche dernier, le directeur de Radio Shabelle a été tué par balles en pleine rue

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Des combattants islamistes en positionImage : AP

"La menace envers les medias est constante. Il ne se passe pas un seul jour sans qu'on ne reçoive une menace d'un groupe armé, en particulier des islamistes. Ils vous menacent au téléphone, dans la rue. Cela nous effraie beaucoup, nous vivons la peur au ventre." C'est ainsi que Mohammed Amin Adow, directeur adjoint de Shabelle MediaNetwork, résume la situation des journalistes en Somalie. Son collègue Mokhtar Mohammed Hirabe, assassiné dimanche dernier, est la cinquième victime dans la profession depuis le début de l'année, la quatorzième depuis 2007... Âgé de 45 ans, le journaliste a été tué par balles dans le centre de Mogadiscio... à proximité des studios de la radio, sur le marché central de Bakara, un marché qui sert de base au mouvement islamiste Al-Shabaab.

Somalia Soldat aus Äthopien in Somalia
Un soldat éthiopien en SomalieImage : AP

Mais selon Mohammed Amin Adow, le danger ne vient pas seulement des milices de l'opposition, mais aussi des milices pro-gouvernementales.Depuis la chute de Siad Barré, en 1991, l'anarchie s'est peu à peu installée dans le pays. Pour Omar Faruk, secrétaire général du syndicat somalien des journalistes NUSOJ, aucune institution de la société ne veut venir en aide aux journalistes.

UN-Gebertreffen in Brüssel - Somalia
Le président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, à droite, salue des Commissaires européens et le SG de l'Onu à BruxellesImage : AP

"Dans la société somalienne, il existe une tradition de protection des civils. Mais quand il s'agit de journalistes, les clans, sous-clans, tribus ou chefs traditionnels répondent : Eh bien, vous préférez être journaliste. C'est un métier très dangereux. Si vous mourez, il y aura bien une raison - vous aurez parlé de quelqu'un qui ne veut pas qu'on parle de lui. Alors il n'est pas question qu'on vous protège."

Depuis plusieurs mois, le conflit s'est radicalisé et internationalisé, ce qui rend la situation de plus en plus difficile. Et pour Omar Faruk, cette situation ne s'améliorera pas tant que la communauté internationale ne se décidera à intervenir politiquement.