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Suite de l'affaire al-Masri

Audrey Parmentier14 décembre 2006

Deux témoins clés dans l’enlèvement par erreur de ce citoyen allemand ont été auditionnés devant la commission d’enquête prévue à cet effet : l’ancien ministre allemand des affaires étrangères Joschka Fischer et son successeur, Frank Walter Steinmeier.

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Joschka Fischer devant la Commission
Joschka Fischer devant la CommissionImage : AP

Khaled al-Masri, c’est ce citoyen allemand d’origine libanaise qui dit avoir été arrêté en Macédoine, fin 2003, à l’occasion d’un voyage. D’après ses dires, il a été séquestré puis remis à des agents américains qui l’ont conduit en Afghanistan, où on l’a emprisonné, battu et torturé pour finalement le libérer cinq mois plus tard sans chef d’accusation. Un enlèvement par erreur que les services de renseignements allemands, le BND, ainsi que la chancellerie de l’époque affirment n’avoir appris qu’après la libération d’al-Masri. Aujourd’hui, deux témoins d’importance ont comparu devant la commission d’enquête parlementaire chargée à la base d’élucider la collaboration supposée du BND avec la CIA : Joschka Fischer, ancien ministre des Affaires étrangères et l’actuel, Frank Walter Steinmeier, qui était à l’époque responsable de la coordination des services secrets.

Pendant deux heures, Joschka Fischer a une fois de plus pris la défense du gouvernement d’alors. Nous n’avons pas commis d’erreur, a-t-il déclaré. C’est par une lettre de l’avocat de Khaled al-Masri reçue à l’été 2004 que l’ancien ministre a eu vent de l’affaire. Il a tout de suite alerté le ministre de l’Intérieur de l’époque Otto Schily qui, selon Joschka Fischer, a fait tout son possible pour élucider l’affaire. Rappelons qu’elle intervenait à un moment de tensions entre Washington et Berlin : on venait en effet de prouver que les responsables des attentats du 11 septembre avaient vécu à Hambourg. Cela dit, Otto Schily a longtemps tu une entrevue avec l’ambassadeur américain Daniel Coats, qui a eu lieu fin mai 2004 et au cours de laquelle il a été informé du cas al-Masri.

Frank Walter Steinmeier, lui, l’a affirmé haut et fort : l’Allemagne n’a pas participé à l’enlèvement d’un citoyen allemand. Quant aux reproches selon lesquels le gouvernement savait mais qu’il a tout simplement fermé les yeux, ils les a qualifiés d’infâmes. Enfin, le ministre des Affaires étrangères a souligné l’excellente coopération entre les Etats-Unis et ses partenaires européens en matière de lutte antiterroriste.