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Tensions au sein de la coalition

Anne Le Touzé21 décembre 2005

Avant la pause de noël, qui implique en principe une trêve dans les querelles politiques en Allemagne, les regards se tournent vers les acteurs de la grande coalition. Avec, au cœur des commentaires de la presse allemande ce matin, un rappel à l’ordre du ministre des finances Peer Steinbrück, qui demande notamment à la ministre de la famille Ursula von Leyen de prévoir des projets moins onéreux pour encourager la natalité, épargne oblige. Et une lettre ouverte du chef du groupe parlementaire social-démocrate et ancien ministre Peter Struck, une lettre dans laquelle il reproche à la CDU/CSU son manque de professionnalisme.

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La grande coalition n'en est pas encore à l'harmonie de noël...
La grande coalition n'en est pas encore à l'harmonie de noël...Image : AP

Un mois après le début de la grande coalition, les électeurs ont des raisons de s’étonner, estime le Handelsblatt. Merkel n’avait-elle pas donné comme mot d’ordre l’épargne? L’argent que Steinbrück a réussi à mettre de côté en éliminant notamment la prime d’achat immobilier est directement dépensé par ses collègues. On va bientôt pouvoir coller au gouvernement Merkel l’étiquette d’ « épargnant fictif ».

Les membres de la coalition rouge-noire multiplient les tirs dans les pattes, relève la Frankfurter Rundschau. Silence des conservateurs lorsque l’ancien gouvernement est dans la ligne de mire sur l’affaire de la CIA, critique à l’encontre de l’ancien chancelier Schröder sur sa reconversion dans le secteur gazier. Et reproche ouvert du social-démocrate Struck à ses collègues conservateurs. Des démonstrations spectaculaires qui laissent augurer de l’ambiance qui règnera l’année prochaine, lorsque trois des régions allemandes seront en campagne électorale. Et pourtant, après les vacances commence une année décisive pour la grande coalition. Une année où les partis de la coalition auront à se profiler mais en même temps à s’accorder sur de nombreuses questions, du budget au salaire minimum, en passant par la réforme du système de santé. Les bagarres du mois de décembre paraîtront-elles alors un modèle de paix ?

Le Tagesspiegel note que Peer Steinbrück et Ursula von Leyen, ont utilisé les médias pour relayer leur dispute. Quoi de mieux que de se répondre par interview interposée ? Il y a des choses en politique qui fonctionnent toujours de la même façon, constate le journal : des revendications entraînent toujours des contre revendications. Toutes deux sont exprimées avec bruit, afin que le peuple électeur remarque qu’il se passe quelque chose. Puis, le chancelier ou la chancelière intervient, somme les duellistes de trouver un accord, qui sera finalement une solution intermédiaire. Et si on pariait, propose le Tagesspiegel, que la querelle ne survivra pas au passage à la nouvelle année ?

Pour la Süddeutsche Zeitung, cela rappelle les débuts de la coalition rouge-verte en 1998 : disputes sur les détails du traité de coalition, ou tout simplement non respect du traité. Des faux pas qui incombent à la nature du changement : au passage de l’opposition à la gouvernance, ou de la politique régionale à la politique fédérale. Finalement, les reproches adressés par Peter Struck à la CDU/CSU sont également applicables à certains sociaux-démocrates. Il n’en reste pas moins qu’Angela Merkel va devoir redoubler d’attention pour ne pas perdre la main. Il est dangereux de laisser le ministre des Finances tout seul, lorsque l’on est chancelière et que l’on veut épargner. Merkel va devoir intervenir rapidement pour éviter que les prochaines semaines ne se transforment en cirque d’hiver, conclue la Süddeutsche Zeitung.