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Tensions entre Israël et l'Autorité palestinienne

Aude Gensbittel20 février 2006

Les journaux allemands se penchent largement sur la situation au Proche-Orient. Alors que le groupe radical Hamas, vainqueur des élections législatives palestiniennes, a désigné Ismaïl Haniyeh comme candidat au poste de Premier ministre, Israël vient de prendre une série de sanctions économiques contre l'Autorité palestinienne. Qualifiant celle-ci « d'entité terroriste », le gouvernement israélien a décidé de geler le transfert des taxes qu'il perçoit au nom des Palestiniens, ce qui représente environ 30% du budget de l'Autorité palestinienne. Le président palestinien Mahmoud Abbas a de son côté évoqué une « grave crise financière ».

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Le premier ministre irsaélien Ehud Olmert décide de sanctions économiques contre le Hamas
Le premier ministre irsaélien Ehud Olmert décide de sanctions économiques contre le HamasImage : AP

En pleine campagne électorale, on peut comprendre pourquoi le premier ministre israélien Ehud Olmert veut punir « l’autorité terroriste » à Ramallah, estime la Frankfurter Rundschau. Face à son adversaire du Likoud, Benjamin Netanyahu, il s’agit pour le candidat de Kadima de se montrer ferme avec le futur gouvernement mené par le Hamas. On peut par contre se poser des questions sur le bien-fondé de ces sanctions et se demander si elles auront bien l’effet escompté. Car plus Israël se montre inflexible, plus la solidarité envers les Palestiniens augmente dans le monde islamique.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les membres du Hamas devront tout d’abord montrer au cours des prochains mois qu’ils sont capables de diriger un gouvernement. Et le plus urgent est la réforme de l’administration palestinienne rongée par la corruption – une tâche herculéenne. Mais étant donné que la question palestinienne est au centre des préoccupations de la politique mondiale, le groupe a tout intérêt à faire ce qu’on attend de lui en matière de politique extérieure, poursuit la FAZ. Le Hamas échouerait s’il pactisait avec d’autres radicaux musulmans – comme par exemple la république islamique d’Iran. Cela ne mènerait pas à la création d’un Etat palestinien autonome, mais au contraire à un isolement complet.

Les fronts semblent s’être durcis, écrit la Tageszeitung. Israël refuse de traiter avec un « gouvernement du terrorisme » et de son côté le Hamas n’est prêt à aucun compromis sans obtenir quelque chose en retour de la part d’Israël. Ces deux positions sont dues à la situation actuelle : Israël est en campagne électorale et se montrer indulgent envers le Hamas ne rapporte pas de voix. Quant au Hamas, il a jusqu’à présent toujours tiré une grande partie de sa légitimité de la « lutte armée contre l’occupation ». Mais pour la taz, la réalité de ces deux positions pourrait devenir obsolète. Selon les sondages, la moitié des Israéliens peuvent s’imaginer entamer des discussions avec le Hamas. Un chiffre qui devrait augmenter avec chaque mois qui passe où les nouveaux dirigeants palestiniens respectent leur cessez-le-feu. De son côté, le Hamas sait bien que le but de détruire Israël sur lequel il s’est fondé, n’est plus approprié pour un parti à la tête du gouvernement.