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TONY BLAIR SAUVE IN EXTREMIS...

Christophe LASCOMBES29 janvier 2004
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Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Tony Blair peut souffler. La seule vraie critique de Brian Hutton s'adresse à Geoff Hoon, le Ministre de la Défense. Certes, il n'y a pas eu de conjuration au sein du ministère pour communiquer le nom de David Kelly à la presse. Mais ce dernier était bien en droit de se sentir trahi par son employeur. Ce reproche pourrait bien tôt ou tard coûter son poste au Ministre de la Défense, déjà sous le feu de la critique. Plus enthousiaste, die Welt parle de triomphe pour Tony Blair. Lord Hutton est venu, a vu et Tony Blair a vaincu. Le rapport Hutton, dont la mission était uniquement de définir si Downing Street avait menti au public s'est révélé être une démystification du rôle de victime endossé par David Kelly dont le geste n'était prévisible par aucune des parties en cause, précise le rapport. La Frankfurter Rundschau reconnaît elle aussi que le rapport Hutton ne pouvait pas se transformer en tribunal décidant de l'avenir politique de Tony Blair. Seulement, même si la crédibilité de ce dernier est en partie rétablie, le chef du Labour reste toujours sur la sellette. Ses partisans doutent de plus en plus de sa quête d'un état dédié aux principes de l'économie de marché et les électeurs doutent de plus en plus de son sens politique. Pour la Süddeutsche Zeitung, le doute demeure. Malgré le rapport Hutton, écrit le journal, de nombreux Britanniques croient entre-temps que Tony Blair, élu il y a sept ans comme incarnant le renouveau moral, n'a pas une conception très stricte de la vérité. Et le rapport Hutton n'y changera rien. Seulement, pour chaque soldat anglais qui trouvera la mort en Irak, les Britanniques demanderont à chaque fois si la décision de partir en guerre aux côtés de l'Amérique a bien été prise avec tout le soin nécessaire. Terminons avec la Tageszeitung de Berlin. Si la BBC est la coupable, Tony Blair reste un problème pour son propre parti. Seulement, Tony Blair le sait-il ? Pour le commentateur, l'ère du gouvernement Blair touche à sa fin et le locataire du 10 Downing Street sera sans doute le dernier à le remarquer. En effet, lors du vote sur l'augmentation des frais d'université, son attention est resté focalisée sur les 5 voix qui lui ont donné la victoire en ignorant superbement les 150 membres de son propre parti qui ont voté contre lui.