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Torture or not torture?

Sandrine Blanchard23 décembre 2005

Hier, aux Etats-Unis, le sénat a décidé de proroger, pour un mois, le Patriot Act, un ensemble de lois antiterroristes promulguées au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. L’occasion pour les journaux allemands de revenir sur les limites de la lutte internationale contre le terrorisme, sur fond de scandales à propos des écoutes téléphoniques menées par le gouvernement Bush, mais aussi de torture, employée par les services secrets américains, lors d’interrogatoires.

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Image : dpa

« La paranoïa n’est pas une bonne base pour faire de la politique » écrit le commentateur de Die Welt. L'éditorialiste rappelle que le Patriot Act autorise les services de renseignements américains à espionner les courriels, les fax et les appels téléphoniques de n’importe quel citoyen des Etats-Unis, ce qui pose la question des droits civiques et de la liberté accordée ou non à la population. C’est George Orwell, l’auteur de « 1984 » qui serait bien étonné, poursuit Die Welt, lui qui avait placé son « Big Brother » dans une dictature hybride du stalinisme et du nazisme. Désormais, c’est la démocratie qui prend le chemin du contrôle permanent.

« Qui a le droit de quoi en matière de lutte contre le terrorisme ? » se demande pour sa part la tageszeitung. Le quotidien berlinois rappelle que le débat n’est pas clos, sur l’affaire de la CIA et de l’éventuelle implication de fonctionnaires allemands. Par ailleurs, la taz publie une interview du sociologue Jan Philipp Reemtsma. Celui-ci affirme qu’il est impensable de toucher à l’interdiction absolue de la torture, même étatique. Pour le sociologue, il s’agit là d’une question de mœurs, plus que de morale personnelle, une sorte de règle d’or qui régit les rapports qu’ont les gens entre eux dans une société. Quant à la justification du recours à la torture par la soi-disant barbarie des terroristes, Jan Philipp Reemtsma rappelle qu’il s’agit de cas particuliers. Selon lui, ce type de raisonnement légitime n’importe quelle dérive. Sans compter qu’autoriser la police et l’armée à pratiquer la torture, ça reviendrait à créer une caste réservée aux sadiques professionnels.

Une opinion qui rejoint celle de la Frankfurter Rundschau qui parle de « ligne rouge » que les états de droit ne doivent pas franchir. Sinon, se demande le journal, à quoi sert de signer des conventions internationales ?