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Touche pas au grisbi...

Christophe Lascombes14 mai 2010

La presse allemande d'aujourd'hui revient sur le projet de la Commission Européenne de soumettre à son contrôle les budgets nationaux de ses états membres avant qu'ils ne puissent être votés par les parlements nationaux.

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Hier, promesse de lendemains économiques qui chantent, l'euro est aujourd'hui menacé de disparition...Image : picture-alliance / Helga Lade Fotoagentur GmbH

Pour la Frankfurter Rundschau, ce n'est ni fait, ni à faire. On ne peut pas juger autrement cette manière de tirer les leçons de la crise et de vouloir éviter à l'avenir d'autres turbulences monétaires. Comment l'Europe veut-elle pouvoir résoudre les problèmes sans intervenir dans le droit national des états membres ? Et puis, cette intervention pourrait-elle vraiment être réalisée? On peut en douter au vu des refus déjà exprimés par Paris et Berlin.

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Pour éviter d'autres crises à l'avenir, la Commission Européenne veut avoir un droit de regard sur les finances des états-membres.Image : DW

Il est regrettable, pour la Süddeutsche Zeitung, que ce projet de Bruxelles soit si imprécis qu'on ne puisse pas en déduire la manière dont ces propositions, au demeurant très sensées, pourraient être mises en œuvre dans les différentes législations nationales. De fait, si Bruxelles se contente de vérifier que les budgets des états membres satisfont aux critères des différents pactes européens, rien à dire. Par contre, si la Commission impose des directives, voire des mesures individuelles contraignantes envers certains états, ce serait non seulement imbécile sur le plan démocratique mais en outre illégal.

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La chancelière allemande n'est plus à la noce. Elle doit prendre des décisions fondamentales en des temps difficiles.Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung calme le jeu. La Commission Européenne ne propose pas d'intervenir dans le droit des états, mais de pratiquer un échange d'informations sur les planifications budgétaires des différents états-membres. Ici, Berlin n'a guère le choix. Soit l'Allemagne participe de manière constructive à la discussion sur une réforme des lois et principes européens et reconnaît par la même occasion qu'une surveillance plus stricte des budgets est incontournable, surtout pour ceux qui s'endettent. Soit Berlin s'habitue à l'idée d'une nouvelle union monétaire beaucoup moins étendue, constituée d'états homogènes sur le plan économique et politique. Ou bien encore, l'Allemagne sort tout simplement de la zone euro. De toutes façons, Berlin ne va pas pouvoir éviter de prendre des décisions importantes.

Devisen Euro Dollar Währung Wechselkurs
Concurrents ou partenaires ? Ont-ils chacun leur place dans le nouvel ordre financier mondial ?Image : AP

L'Europe panique à l'idée de la mort de l'euro, lance la Tageszeitung. Le téléphone chauffe entre les USA et les capitales européennes, les mauvais élèves de l'euro se lancent dans des plans de rigueur drastiques. Mais l'euro plane toujours à 1,24 dollar, alors que la parité de pouvoir d'achat entre les deux monnaies est de 1,18. Cette surévaluation de la monnaie européenne indique donc que les spéculateurs sont désorientés et ne savent pas trop où investir dans cet univers financier instable. Car les USA aussi sont surendettés et c'est pourquoi on évite le dollar. L'euro est certes extrêmement menacé, mais sa seule garantie de survie devrait être qu'il n'y ait pas d'autre alternative à cette monnaie. Pas même le dollar, conclut le quotidien de Berlin.