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Troubles en RDC

Aude Gensbittel23 août 2006

La presse allemande revient largement sur les violences survenues en République Démocratiques du Congo après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 30 juillet. De nombreux journaux s’inquiètent pour l’avenir du pays, et jugent que face à la complexité de la situation en RDC, les troupes internationales ne pourront pas beaucoup aider.

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Troupes de la MONUC à Kinshasa
Troupes de la MONUC à KinshasaImage : AP

Alors qu’après le scrutin on louait de toutes parts l’enthousiasme avec lequel les Congolais se sont rendus aux urnes, l’heure est à présent au désenchantement, écrit la Frankfurter Rundschau. Les élections démocratiques sont une bonne chose, mais que se passe-t-il quand les candidats ne sont justement pas des démocrates, et préfèrent l’utilisation des armes plutôt que celle des bulletins de vote pour rester ou arriver au pouvoir ?

En RDC c’est le scénario que les troupes internationales redoutaient le plus qui se joue actuellement, affirme la Süddeutsche Zeitung. Entre le premier et le second tour, la capitale, Kinshasa, est le théâtre de troubles, mais sans guerre civile ouverte. Il y a des escarmouches et même des ambassadeurs sont attaqués. Cela montre bien que la force européenne ridiculement petite de 2000 hommes ne garantira pas de processus électoral pacifique, et qu’au bout du compte elle pourra tout au plus se sauver elle-même ainsi que quelques émissaires.

L’intervention européenne en RDC menace d’être un échec avant même d’avoir véritablement commencé, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. On ne peut plus parler d’une élection dans les normes, pas plus que d’un débordement passager de violence qui va de nouveau s’apaiser. Pour des raisons de crédibilité, il n’est pas question d’annuler le second tour prévu au mois d’octobre. Mais que doit-on faire alors, se demande le quotidien ? Kabila n’acceptera pas de se laisser écarter du pouvoir sans répondre par les armes. Et miser sur Bemba reviendrait également à jouer avec le feu, lui qui, de l’avis quasi-général en Afrique, en Europe et en Amérique, aurait plutôt sa place devant le tribunal pénal international de La Haye,.

Pour la Tageszeitung, une question essentielle reste à clarifier : qui gouverne en fin de compte le Congo ? Les deux plus importantes figures du gouvernement de transition, qui devraient prendre ensemble toutes les décisions, se font actuellement la guerre. Ce qui manque, c’est une instance d’autorité neutre. Dans la phase la plus critique de son processus de paix, la RDC se retrouve tout à coup sans direction. Et le seul pouvoir visible est celui des armes. Comment des institutions démocratiques qui fonctionnent pourraient-elles naître, dans ces conditions? Jusqu’à présent, personne n’a de réponse.