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Uhuru Kenyatta à la CPI

Carole Assignon8 octobre 2014

Il est le premier chef d'Etat en exercice à comparaître devant la Cour pénale internationale. Uhuru Kenyatta est apparu détendu, mercredi, à l'ouverture de l'audience, malgré les accusations qui pèsent sur lui.

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Uhuru Kenyatta est accusé d'avoir co-orchestré les violences qui ont fait 1.200 morts après l'élection présidentielle de décembre 2007 au Kenya
Uhuru Kenyatta est accusé d'avoir co-orchestré les violences qui ont fait 1.200 morts après l'élection présidentielle de décembre 2007 au KenyaImage : Reuters/Peter Dejong

La CPI reproche à Uhuru Kenyatta d'avoir joué un rôle dans les violences post électorales de décembre 2007 au Kenya. Le président kenyan n'était pas seul aujourd'hui à La Haye. Plusieurs députés kenyans ont fait le déplacement pour le soutenir.

Avant son élection à la magistrature suprême en mars 2013, Uhruru Kenyatta avait déjà comparu une fois devant la CPI qui l'accuse de crimes contre l'humanité. Des crimes qu'il a toujours niés et, aujourd'hui, bien que physiquement présent, Uhuru Kenyatta a préféré ne pas s'exprimer devant la Cour. C'est son avocat qui a répondu aux questions des juges.

La procureure de la CPI Fatou Bensouda soutient que des témoins ont été intimidés et que Nairobi ne coopère pas assez
La procureure de la CPI Fatou Bensouda soutient que des témoins ont été intimidés et que Nairobi ne coopère pas assezImage : Reuters

Audience de mise en état

L'audience d'aujourd'hui porte sur une demande de report du procès. Une demande formulée par les procureurs, qui reprochent aux autorités kenyanes leur manque de coopération. Le procès du président kenyan devait initialement débuter en septembre 2013 mais il a été reporté à plusieurs reprises. Benjamin Gumpert, du bureau du procureur donne son point de vu sur la lenteur de la procédure : "L'accusé a volontairement tenté, à mon avis, de retarder la procédure par son inaction. La non-conformité des documents révisés n'est pas due à une action du parquet, ni le fait des juges. Elle est exclusivement due à l'action du gouvernement du Kenya, qui est sous le contrôle total de l'accusé ".

La procureure de la CPI, Fatou Bensouda soutient que des témoins ont été intimidés. Nairobi refuserait notamment de lui transmettre des relevés bancaires ou téléphoniques qui pourraient prouver, selon elle, la culpabilité de M. Kenyatta. Elle dit par ailleurs ne pas avoir assez de preuves pour un procès alors qu'au moins sept témoins de l'accusation se sont rétractés. A l'issue de l'audience aucune décision n'est attendue. L'Union africaine et les députés kenyans ont demandé le retrait des charges contre Uhuru Kenyatta, accusant la CPI de ne poursuivre que des Africains. Les alliés régionaux du président kenyan jugent par ailleurs qu'un procès menace de déstabiliser l'Afrique de l'Est qui lutte contre les miliciens islamistes shebaab, opérant depuis la Somalie.

Notre rédaction a voulu savoir ce que l'on en pense dans d'autres pays africains où des responsables politiques sont dans le collimateur de la justice internationale. Ramata Soré a recueilli des avis au Tchad, en Guinée et à Djibouti, trois pays où de graves atteintes aux droits humains ont été constatées par plusieurs organisations de protection des droits de l’Homme.

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