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Ukraine : « un recul pour la démocratie »

Aude Gensbittel30 octobre 2012

Le parti au pouvoir sort en tête des élections législatives en Ukraine. L’OSCE a vivement critiqué le scrutin, notamment parce que l’opposante Ioulia Timochenko, incarcérée, n’a pas eu le droit d’y participer.

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Members of a local electoral commission empty a ballot box at a polling station after voting day in Kiev October 28, 2012. Ukrainian President Viktor Yanukovich's pro-business party seemed likely to hold on to a majority in parliament after an election on Sunday, but it will face a revitalised opposition boosted by a resurgent nationalist party, exit polls showed. REUTERS/Gleb Garanich (UKRAINE - Tags: POLITICS ELECTIONS)
Ukraine Wahl Stimmen Stimmenauszählung KievImage : Reuters

Presque la moitié des électeurs sont restés chez eux, souligne la Süddeutsche Zeitung. Mais parmi ceux qui sont allés aux urnes, plus ont voté pour le gouvernement que la dernière fois. Un gouvernement qui ne leur promet certes pas la liberté et le pluralisme, mais au moins des retraites un peu plus élevées, peut-être quelques investissements européens et surtout le statu quo sur le plan politique. Une bien triste vérité.

Le président Viktor Ianoukovitch ressort victorieux du scrutin
Le président Viktor Ianoukovitch ressort victorieux du scrutinImage : picture-alliance/dpa

La frustration des électeurs a renforcé les extrêmes, note de son côté Die Welt. Les communistes, après une longue pause, obtiennent à nouveau un score à deux chiffres et les nationalistes entrent pour la première fois au parlement. Le parti au pouvoir du président Viktor Ianoukovitch ne peut pas se plaindre, c'est lui qui a contribué à ce résultat en s'en prenant à l'opposition démocratique et au parti de Ioulia Timochenko.

Ces élections donnent une impression de déjà-vu, écrit die Tageszeitung : intimidation des opposants et des électeurs, musellement de la presse critique, achat de voix et attribution unilatérale des postes de la commission électorale. Et une grande partie des candidats indépendants pourraient bien passer dans le camp du gouvernement – moyennant finance. Aucun changement donc ? Pas tout à fait. Les deux grands partis d'opposition, celui de Ioulia Timochenko et celui de l'ancien boxeur Vitali Klitschko, ont certes raté l'occasion de s'unir, mais le camp anti- Ianoukovitch ressort tout de même renforcé. Vitali Klitschko, qui prône une politique pro-européenne et dénonce la corruption, pourrait bien devenir le moteur d'une opposition digne de ce nom.

Le parti Udar de Vitali Klitschko arrive en troisième position
Le parti Udar de Vitali Klitschko arrive en troisième positionImage : Reuters

Malgré tout ce qu'on peut reprocher à ce scrutin, il reste tout de même plus démocratique que ceux des pays voisins, analyse le Financial Times Deutschland. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et le Conseil de l'Europe le savent. Si leur verdict est bien plus sévère que dans le cas de la Russie par exemple, c'est parce que les observateurs savent à quel point cela fait mal au président Ianoukovitch et que cela pourrait le pousser à des améliorations.

Ioulia Timochenko, condamnée à sept ans de prison pour abus de pouvoir, a commencé une grève de la faim
Ioulia Timochenko, condamnée pour abus de pouvoir, a commencé une grève de la faimImage : dapd