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Un Allemand à la tête du Parlement européen

17 janvier 2012

Martin Schulz, 56 ans, succède au conservateur polonais Jerzy Buzek pour un mandat de deux ans et demi. L'ancien chef de file du groupe social-démocrate fait partie des personnalités les plus respectées à Bruxelles.

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Martin Schulz dans l'enceinte du parlement à StrasbourgImage : picture-alliance/Wiktor Dabkowski

Qui est Martin Schulz et comment entend-il assumer son rôle ? Très jeune, à 18 ans Martin Schulz devient membre du SPD, le parti social-démocrate allemand. Il entre au Parlement européen pour la première fois en 1994. Dix ans après, en 2004, il accède à la présidence du groupe socialiste, qu'il dirige depuis d'une manière stricte en parvenant à discipliner les différentes tendances.

"Gardien de camps"

Cette année-là, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, avait provoqué un scandale en critiquant le social-démocrate allemand pour son ton autoritaire et péremptoire, allant jusqu'à le qualifier de parfait figurant pour un film sur les camps de concentration nazis en tant que Kapo, de garde-chiourme ! Aujourd'hui, à la question de savoir s'il ressent de la satisfaction quand il pense à cet épisode, Martin Schulz répond : « Je ressens la chance d'être élu à la tête du Parlement européen en ces temps agités comme un énorme honneur. Mais de la satisfaction vis-à-vis de Silvio Berlusconi, non ce serait trop d'honneur pour lui ! »

En tant que nouveau président, Martin Schulz, connu pour son éloquence et sa détermination, assure vouloir renforcer sensiblement la voix et le poids du Parlement au sein des institutions européennes : « Je crois que l'histoire du parlementarisme sur notre continent montre que les puissants n'ont jamais fait cadeau de droits aux parlements. Les parlements ont toujours dû se battre pour obtenir leurs droits. C'est pourquoi nous serons certainement modérés dans le ton, mais je me battrai de manière décidée pour les droits du Parlement européen.»

Promouvoir la place du Parlement

Martin Schulz a déclaré vouloir assister, même sans invitation, au prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne. Il se dit lassé de la manière dont on parle de la prétendue crise de l'euro : « Je crois que nous avons une monnaie forte. C'est la gestion de cette monnaie qui est faible ! Au lieu de spéculer sur la manière dont l'euro pourrait s'effondrer, nous devrions davantage nous concentrer sur la manière de le rendre plus fort ! »

Pour de nombreux observateurs, ce poste de président du Parlament européen n'est qu'une étape de plus pour Martin Schulz dans une carrière qui est loin d'être terminée.

Auteur : Philippe Pognan
Edition : Jean-Michel Bos