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Un bibliobus pour semer la culture sur les banlieues

Anna Bellissens29 juin 2007

En Allemagne, les bus bibliothèques sont des services publics financés par les mairies et qui permettent d’apporter une offre culturelle dans des quartiers souvent excentrés ou défavorisés. Le bus de la ville de Cologne fait chaque semaine le tour d’une dizaine de quartiers assez éloignés du centre ville et s’est spécialisé dans les livres pour enfants.

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Les Bibliobus de Cologne livrent le plaisir de lire aux enfants... à domicile!
Les Bibliobus de Cologne livrent le plaisir de lire aux enfants... à domicile!Image : dpa Zentralbild

C'est en Allemagne que le concept du bibliobus a vu le jour. A Cologne, cette bibliothèque itinérante a choisi sa cible: la jeunesse. A son bord un chauffeur et une bibliothécaire qui guide enfants et parents dans leur choix. Jean-Michel Bos les accompagné lors de leur tournée culturelle.

Les bus bibliothèques de Cologne ont un rôle pédagogique et sont une aide aux parents qui n'ont pas forcément le temps de se déplacer jusqu'au centre ville pour aller louer des livres à leurs enfants. Ces bus littéraire ne proposent pas de jeux vidéo, ceux-là , les enfants les ont déjà à la maison. Les livres pour enfants sont sélectionnés sur des critéres éducatifs. Contes, Policiers, il y en a pour tous les goûts, pourvu que ces livres réconcilient les enfants avec la culture. La demande se fait de plus en plus forte, les parents sont ravis!

La bibliothécaire du bus, Ulrick Wessling, nous explique le fonctionnement de ce bus pas comme les autres. "Nous allons dans les quartiers qui ne possèdent pas de bibliothèques. C'est bien que les enfants puissent louer des livres à côté de chez eux. Car ces enfants, du moins pour les plus jeunes, ne peuvent se déplacer seul en tramway pour regagner le centre ville, et leur parents n'ont pas toujours le temps de les accompagner. Parents et enfants sont donc contents que nous venions jusqu'à eux."

Seulement, il y a quelques temps le bus a interrompu ces tournées pour des raisons de restrictions budgètaires. "Pendant un moment, il n'y avait plus de soutient de la ville, j'étais assez décu de ne plus voir passer le bus, mais heuresement il est revenu dans notre quartier" , témoigne une habitante. Les communes allemandes conduisent en effet depuis plusieurs années une politique d'austérité visant à réduire leur dettes, qui, cumulées, avoisineraient les 30 Milliards d'euros. A Cologne, même si le bus n'est pas menacé sur le cours terme, le bibliobus ne fait pas parti des priorités budgètaires de la mairie.

Les transports publiques ne cherchent pas, la plupart du temps, à répendre la culture de manière pédagogique mais sont investi d'une mission : assurer l'acheminement de milliers de travailleurs sur leur lieux de travail. Cette mission doit-elle être remplie à tout prix? Le service minimum dans les transports fait débat en Europe: Peut-on garantir certaines prestations au nom du service publique sans craindre la disparition du droit de grève? Focus sur deux modèles casi- antithétiques: le service minimum italien et la concertation sociale belge.

En Italie, voici 20 ans qu'une loie sur le service minimum dans les secteurs comme la santé , l'electricité mais surtout les transports publics a été votée. L'année 1988 est une année noire pour les mouvements sociaux, les syndicats eux-même en arrivent à instaurer de la discipline dans l'exercice du droit de grève. En 1990 le service minimum est introduit dans les services essentiels.

Cette nouvelle loi repose sur la garantie de deux droits: le droit de grève et le droit à la mobilité des usagers. Ce consensus se résume concrètement en l'instauration de tranches horaires (3 heures le matin et 3 le soirs, heures de grosses affluences), durant lesquelles une éventuelle grève est proscrite.

Plus au Nord, en Belgique, la concertation sociale reste une tradition et l'on s'affiche plutôt réfractaire au service minimum, considéré comme une remise en cause pure et simple du droit de grève. Cependant, selon la loie belge, le service public ne peut être interrompu. Le service minimum n'est donc pas mentionné mais figure de manière implicite dans les textes.

Dans un pays où 95 % de la population est syndiqué, l'équilibre arrive à se maintenir grâce au conventions établies entre les partenaires sociaux, et à la garantie qu'assurent les syndicats, de ne pas lancer "de grèves sauvages". Un système basé sur la confiance qui fonctionne plutôt bien.

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