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Un centre d'acceuil pour enfants victimes d'abus sexuels

12 octobre 2007

Plus de 10 000 plaintes pour abus sexuels sur enfants sont déposées chaque années en Allemagne. Mais les spécialistes estiment à 300 000 au moins le nombre de cas qui ne sont portés à la connaissance d'aucune institution. Car la question est toujours entourées de tabous. Tabous qu'un centre d'accueil ouvert il y a vingt ans à Cologne tente de briser. Le centre Zartbitter accompagne les victimes dans les procédures judiciaires, il propose aussi thérapie et conseils. Et aujourd'hui même s'il existe désormais en Allemagne un véritable réseau de centres d'acccueil, Zartbitter fait toujours figure de pionnier.

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La question des abus sexuels: toujours un tabou
La question des abus sexuels: toujours un tabouImage : Bilderbox

La troupe de théâtre de l’association allemande Zartbitter, littéralement doux-amer, est en pleine répétition : elle prépare une nouvelle pièce destinée aux élèves du primaire. C’est l’histoire de Teugel, apprenti ange gardien, qui découvre que les enfants d’aujourd’hui sont guettés par bien d’autres dangers que des tremblements de terre ou bien des icebergs à la dérive. Car les jeunes protégés de notre ange gardien en herbe courent plutôt le risque d’être victimes d‘agressions verbales et sexuelles de la part d’adultes ou d’enfants plus âgés...

C‘est en 1987 que le centre de prévention et d’information contre les abus sexuels a vu le jour à Cologne. Un centre pionnier à l’époque, comme se souvient sa fondatrice, Ursula Enders :

"Nous étions un groupe d‘hommes et de femmes issus de l’enseignement ou d’organisations de protection de l’enfance. Et nous étions frappés de ne pas avoir entendu parler d’abus sexuels pendant notre formation. Alors nous avons voulu développer des outils pour aider les enfants et les adolescents concernés."

Il a fallu attendre 1987 et les mouvements féministes pour que des femmes elles-mêmes victimes d’agressions sexuelles dans leur enfance commencent à parler. Un tabou venait d’être brisé. Pourtant, les premières victimes se sont souvent heurtées à l’incrédulité et au rejet du reste de la société. C’est aussi l’expérience qu’a faite Ursula Enders :

"Des spécialistes de l’enfance me posaient la main sur l’épaule en me disant : "Allons, Ursula, tu es un peu stressée, pars donc te reposer un peu en cure." D’autres étaient outrés que l’on puisse accuser des parents de choses pareilles. L’opposition a été massive."

Pourtant, les pionniers ne se découragent pas. Bien au contraire, ils se sont servis de leur toute nouvelle association Zartbitter pour établir un contact avec d’autres spécialistes en Europe et aux Etats-Unis. Et première reconnaissance officielle, Ursula Enders est chargée par le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie de mener une étude sur le thème "Maltraitance sexuelle et protection de l’enfance". Avec ce premier pas, l’Allemagne commençait à rattraper son retard dans ce domaine. Ursula Enders :

"Dans les années 80, les victimes étaient considérées comme ayant subi le pire imaginable. On estimait donc que seule l’asyle psychiatrique pouvait traiter des traumatismes pareils. Cela nous rendait furieux. Parce que nous connaissions tous d’anciennes victimes d’abus sexuels. J’en ai aussi été victime dans mon enfance et si j’ai pu me défendre, c‘est grâce à l’aide d’autres enfants. Les enfants ne sont pas que des victimes, ils ont d’énormes ressources qu’il faut mettre à profit. Ils sont courageux et ils sont fiers. Et c’est là notre point de départ."

Ce sont des enfants en colère et insolents, mais aussi rieurs, joyeux et têtus qui peuplent les pièces de théâtre, les chansons et les livres conçus par l’association Zartbitter dans plus de dix de langues différenes. Des enfants qui ont appris que leur "Non!" doit être respecté et que demander de l’aide, ce n’est pas rapporter.

"Les premiers mois, nous ne pratiquons aucune thérapie avec les enfants. Les enfants ont une capacité incroyable à se guérir eux-mêmes à condition que les parents soient stables, même en cas de viol. C’est pourquoi notre tâche prioritaire est d’accompagner les parents : ils doivent supporter que leurs enfants crient de terreur la nuit, qu’ils s’effondrent en tremblant et revivent leurs cauchemars."

Avoir réussi à rompre l’isolement des victimes, c’est probablement l’une des plus grandes victoires de l’équipe de Zartbitter. Zartbitter qui, toujours pionnière, a dès le départ souligné que les filles ne sont pas les seules à être victimes d’abus sexuels et que parmi les agresseurs se trouvent aussi des femmes.

Fidèle à son rôle de pionnière, l‘association Zartbitter a aussi reconnu très tôt les dangers d’Internet pour les plus jeunes. Quant à Ursula Enders, elle note une augmentation des cas de violences sexuelles entre enfants eux-mêmes, des soufffrances pour lesquelles il faudra aussi trouver des méthodes de prévention et de traitement.

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