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Un chat mort de la grippe du poulet

Anne Le Touzé1 mars 2006

Un chat mort de la grippe aviaire dans le nord de l’Allemagne. De quoi ajouter à l’inquiétude générale d’une transmission à l’être humain du virus mortel H5N1. La question est à la Une de tous les journaux allemands.

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Les chats aussi sont menacés par la grippe aviaire.
Les chats aussi sont menacés par la grippe aviaire.Image : dpa

Dans une interview accordée à la Süddeutsche Zeitung, un virologue rappelle que l’on sait depuis des années que les chats sont susceptibles d’attraper le virus H5N1. Selon lui, seule la transmission d’oiseau à félin est reconnue, et elle a résulté - jusqu’à présent - de l’ingurgitation de quantités importantes de viande infectée, comme ce fut le cas pour les tigres d’un zoo de Thaïlande, nourris pendant des mois avec des volailles malades et qui ont fini par succomber à la maladie.

En Une de la Tageszeitung : un chat, qui avance délicatement sur un tronc d’arbre à terre. Son regard félin semble guetter une proie. Le journal titre : « le virus se faufile sur ses pattes de velours ». Et il faudra bien faire avec. Si la relation de l’être humain au chat ne risque pas trop de pâtir de la grippe aviaire, il serait temps, selon la taz, de revoir celle qu’il entretient avec les volailles. A court ou à long terme, il faudra bien se démarquer de l’élevage agroindustriel de volailles, sensibles aux maladies et génétiquement pauvres. Ne serait-ce que parce que le virus finira bien par s’infiltrer dans les poulaillers, malgré toutes les mesures de précaution. La filière avicole aura d’ici quelques mois ou quelques années un autre visage. Et l’on verra, conclut la taz, si les poulets bios résistent mieux que leurs collègues de batteries.

Le Tagesspiegel plaide pour une stratégie de défense à l’échelle fédérale. Les éleveurs de volaille ont besoin de nouvelles directives homogènes pour les questions d’hygiène, de transport animalier et de traitement des excréments, afin de pouvoir continuer à produire de manière sûre et économique, même en temps de grippe aviaire. Selon le quotidien, il n’y a aucune raison objective de penser que l’on ne peut pas faire face à cette peste animale, à part celles que nous nous créons.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung enfin, se penche sur le rôle, dans la crise actuelle, du ministre de l’Agriculture, Horst Seehofer. Même si c’est aux gouver­nements régionaux de prendre les mesures nécessaires pour affronter l’épizootie, c’est finalement lui que l’on tiendra pour responsable de la bonne ou mauvaise gestion de la crise. Une responsabilité qui peut déterminer la carrière future du ministre bavarois, notamment au sein de son parti, la CSU. Pour Horst Seehofer, conclut la FAZ, la grippe aviaire est un risque, mais également une chance.