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Un continent de contradictions

1 février 2012

La presse allemande revient ce mercredi sur le pacte budgétaire signé la veille par les États européens à Bruxelles, ainsi que sur le sommet de Berlin consacré à l'intégration, le cinquième du genre.

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Un petit pas pour l'Europe, un grand pour...Image : Reuters

Pour reprendre les termes d'Angela Merkel, l'Europe a accompli ici un petit progrès, mais un progrès décisif en matière de gestion de crise, lance la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le doute reste de mise car l'interrogation fondamentale est toujours sans réponse : comment appliquer des règles relevant du droit international et qui échappent de ce fait au droit européen ?

Quelles que soit les décisions prises par ce sommet ou les suivants, il n'y aura pas de commissaire européen aux économies doté de tous les pouvoirs, se réjouit die Welt. Mais les faillites se font toujours au détriment de l'argent des autres. Cette crise de la dette montre bien à quel point les mentalités diffèrent en matière économique. Les contrats européens n'unifient pas les États membres, ils soulignent encore davantage leurs contradictions.

Comme celle de vouloir discuter sans pour autant participer, souligne la Frankfurter Rundschau en citant la Pologne. Alors que Donald Tusk, le Premier ministre polonais, signait le pacte budgétaire, son ministre des Finances repoussait l'introduction de l'euro dans son pays jusqu'en 2015. Contradiction étonnante à première vue, mais logique pour Varsovie. Comme les décisions prises pourraient tourner au désavantage de la Pologne, il faut être présent aux négociations. Mais la Pologne n'étant pas dans la zone euro, elle peut dévaluer sa monnaie et stabiliser son économie, ce que ne peut pas faire Athènes.

Eurokrise - Sondergipfel der EU
Pour Varsovie, ne pas avoir l'euro a des avantagesImage : picture-alliance/dpa

À propos de participation, die Tageszeitung revient sur le sommet consacré à l'intégration à Berlin et qui devrait plutôt être un sommet de la participation. Au lieu de "prendre les immigrés par la main", comme le dit la terminologie officielle, il vaudrait mieux faire tomber les barrières structurelles et les préjugés qui empêchent toute égalité véritable. Si ce sommet ne sert qu'à manifester la bonne volonté sans autre résultat concret, il ne sert à rien.

Integrationsgipfel im Kanzleramt in Berlin
L'intégration réclame des actes concretsImage : picture-alliance/dpa

Jusqu'où doit aller l'intégration ? demande la Süddeustche Zeitung. La réponse à cette question se trouve dans un texte qui existe depuis 63 ans : la Constitution allemande. Ce texte réalise l'équilibre entre devoirs, droits et libertés et constitue le fondement de la vie commune citoyenne en Allemagne. Il est également reconnu par les représentants des immigrés.

Les déficits en matière d'intégration sont loin d'être supprimés et il y a encore suffisamment à faire. Mais il existe aussi suffisamment d'occasions de mesurer les progrès accomplis. Pourquoi le gouvernement allemand exige-t-il alors des immigrés plus que ce que veut la Constitution ? interroge le quotidien de Munich.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sandrine Blanchard