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Un des dirigeants Khmer rouge fait appel de sa détention

Audrey Parmentier30 juin 2008

L'un des dirigeants du régime des Khmers rouges a fait appel de sa détention devant le tribunal parrainé par l'ONU à Phnom Penh. Ieng Sary, ancien ministre des Affaires étrangères a invoqué des problèmes de santé.

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L'ancien ministre des Affaires étrangères Ieng SaryImage : AP

Ce n'est pas le premier procès d'un dirigeant Khmer rouge mais chaque audience fait remonter des souvenirs atroces:


« Pendant cette période, nous étions enfermés dans une prison sans murs. Nous ne pouvions pas fuir, nous ne savions pas comment vivre. Nous ne pouvions rien dire. Ceux qui disaient quelque chose étaient tués. »


Kosal est l'un des survivants au régime qui a fait régner la terreur au Cambodge entre 1975 et 1979 sous la direction de Pol Pot. En tout, deux millions de personnes ont trouvé la mort pendant cette période. Malgré tout, Ieng Sary continue de nier toute responsabilité:


« Je n'ai rien fait de mal. Je suis un homme doux et je crois aux bonnes actions. Je ne peux pas accepter que le régime des Khmers rouges soit accusé de génocide. »


Pourtant, le numéro trois du régime n'en est pas à sa première inculpation: il avait été condamné à mort par contumace pour génocide en 1979 par un tribunal populaire qui n'a jamais réussi à imposer sa légitimité, comme l'explique Helen Jarvis, porte-parole de l'actuel tribunal spécial de l'ONU:



« Il y a eu de nombreuses critiques à l'égard de ce tribunal. Il faut dire qu'il y a eu une série de faiblesses juridiques. En plus, la situation politique était compliquée parce que le gouvernement d'alors n'était pas reconnu: les décisions du tribunal n'étaient pas reconnues non plus et les inculpés continuaient à jouir de leur statut et de leur prestige de diplomate. »


Ieng Sary a été gracié par le roi en 1996 après avoir abandonné les khmers rouges redevenus rebelles. Aujourd'hui, à 82 ans, il est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par le tribunal de Phnom Pen parrainé par l'ONU qui a été créé en juillet 2006 et qui continue à chercher des financements. Le Japon a annoncé récemment une contribution supplémentaire de près de trois millions de dollars. Le premier procès, celui de l'ex-tortionnaire présumé Kaing Guek Eav, surnommé Douch, pourrait commencer en octobre, avec le risque soulevé par les victimes que les suspects (cinq au total) meurent en détention.