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Un différend peut en cacher un autre

8 février 2011

A la Une des journaux : les affrontements mortels à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge et la situation en Egypte et en Tunisie

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Le temple de Preah Vihear autour duquel se cristalisent les tensionsImage : dapd

On prend les mêmes et on recommence, titre die Tageszeitung a propos du litige frontalier qui oppose pour la énième fois Bangkok et Phnom Penh, autour du temple hindu de Preah Vihear. Au moins huit vies perdues, c'est beaucoup pour un conflit où il n'est question que de fierté nationale et de fanatisme blessé. Et comme si la situation n'était pas déjà suffisamment explosive, il faut maintenant que les chemises jaunes, des ultranationalistes thaïlandais, s'en mêlent. Ce n'est pas la première fois qu'ils essaient d'instrumentaliser le différend avec le Cambodge. Cette fois ils veulent s'en servir pour pousser le Premier ministre, Abhisit Vejjajiva à démissionner alors même qu'ils l'avaient porté au pouvoir fin 2008.

La Süddeutsche Zeitung se montre elle aussi pessimiste. Le quotidien comprend le gouvernement cambodgien qui a réclamé la présence de casques bleus des Nations Unies dans la région pour protéger un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais des troupes internationales ne pourront pas faire grand chose. Même si les circonstances des échauffourées de ces derniers jours ne sont pas encore éclaircies, il est certain que la politique thaïlandaise intérieure joue un rôle dans cette affaire.

Ägypten Kairo Husni Mubarak
Hosni Moubarak, 82 ans dont presque 30 au pouvoirImage : picture-alliance/dpa

"Monsieur Moubarak, ouvrez cette porte", celle de la liberté, demande la Frankfurter Allgemeine Zeitung au président égyptien, parodiant ainsi un appel de Ronald Reagan, le président américain qui avait exigé, en 1987, "Monsieur Gorbatchev, ouvrez cette porte, abattez ce mur", devant le mur de Berlin, en s'adressant à son homologue soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Nombreuses sont les formules incantatoires utilisées pour parler de la liberté, fait remarquer le journal. Mais attention, ceux qui revendiquent la liberté pour tous ne pensent souvent qu'à eux-mêmes.

Die Welt, elle, n'en croit ni ses yeux ni ses oreilles : à peine Tunisiens et Egyptiens se soulèvent-ils que toute l'Allemagne, hommes politiques, experts du Moyen-Orient et journalistes prônent l'introduction de la démocratie dans le monde arabe. En son temps, le président américain George W. Bush voulait la même chose lorsqu'il a envahi l'Irak. Sauf qu'à l'époque sa vision était considérée comme impérialiste. Dès lors, on peut mettre en doute la crédibilité de ce soudain engouement pour la démocratie. Il n'y a pas si longtemps, rappelle le journal, on s'arrangeait aussi très bien avec les mots "stabilité" et "Realpolitik" lorsqu'il s'agissait de protéger ses intérêts. Quitte à s'arranger avec des regimes autocratiques.

Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Sandrine Blanchard