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Un long chemin avant les élections maliennes

Peter Hille et Sandrine Blanchard14 mai 2013

Un milliard neuf cent millions d'euros. C'est la somme que les donateurs pour le Mali espèrent récolter lors de leur conférence le 15 mai, à Bruxelles. Mais les élections pourront-elles se tenir au mois de juillet ?

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Image : picture-alliance/dpa

À la conférence des donateurs de Bruxelles seront représentés une centaine de pays et une dizaine de chefs d'État sont attendus. La chancelière allemande participera elle aussi à la conférence.

Sur le terrain, l'armée malienne poursuit sa progression vers Kidal, mais la sécurité et la situation humanitaires sont toujours si précaires que certains doutent de la possible tenue des élections au mois de juillet, comme prévu.

Kidal, un symbole pour l'État

Symbolbild - Soldaten in afrikanischen Kriegsgebieten.
Dans le Nord, la stabilisation est toute relativeImage : Getty Images

Pour les autorités de Bamako, la reprise du contrôle de Kidal représente un enjeu majeur, pour restaurer l'influence de l'État dans le nord du pays, préalable nécessaire aux élections prévues en juillet.

Une date à laquelle tient la France, pour qui il est urgent que le Mali sorte de la transition d'après-putsch et se dote d'autorités légitimes. Ulrich Delius, responsable de l'Afrique à la Société pour les peuples menacés à Göttingen, en Allemagne, estime quant à lui que les échéances prévues ne sont pas réalistes d'un point de vue logistique :

« Nous avons en ce moment plus de 400.000 réfugiés et déplacés internes. Or, il faut qu'ils puissent voter eux aussi, sans quoi les résultats ne seront pas représentatifs. Et nous ne pensons pas que cela est possible en l'état actuel des choses. »

Ouvrir un dialogue avec tous

De plus, le gouvernement malien doit, selon Ulrich Delius, entamer des discussions avec les partis en lice dans le conflit. Pour lui, l'Europe doit de son côté veiller à ce que les droits de l'Homme soient respectés et qu'une solution pérenne soit trouvée au problème touareg.

Annette Lohmann, directrice du bureau de la fondation allemande Friedrich-Ebert à Bamako, identifie quant à elle deux priorités à la reconstruction du Mali :

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Les réfugiés et déplacés sont touchés de plein fouet par l'insécurité alimentaireImage : AFP/GettyImages

« La situation humanitaire dans le Nord reste précaire. L'insécurité alimentaire est un problème de taille. Elle touche de nombreuses personnes. Il faut faire quelque chose. Et il faut aussi que le les structures étatiques, comme l'administration, puissent être restaurées au plus vite dans le Nord. »

Un échec serait terrible

Outre les problèmes sécuritaires, reste celui de l'organisation logistique des élections. Un ratage serait synonyme d'un affaissement de l'État, de l'avis du Réseau malien d'appui au processus électoral. Et engendrerait des troubles durables, ainsi qu'une mise au ban du pays par la communauté internationale. Le Réseau regrette par ailleurs l'absence d'un chronogramme clair.

Les dates précises de la présidentielle ne sont toujours pas connues officiellement, même si le bruit cours que le scrutin pourrait se tenir le 28 juillet. Le Réseau réclame une plus grande implication de la société civile dans le processus électoral.