1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Un millier de soldats américains morts en Irak

Aude Gensbittel9 septembre 2004

Sombre bilan pour les Etats-Unis : le nombre de soldats américains tués depuis le début de la guerre en Irak en mars 2003 dépasse maintenant un millier. Le président américain George W. Bush leur a rendu hommage hier à la Maison-Blanche et a déclaré que les États-Unis appréciaient le sacrifice des soldats qui servaient une grande cause. Des grandes déclarations qui, pour beaucoup d’éditorialistes, ne font pourtant pas oublier les réalités de la situation sur place.

https://p.dw.com/p/C9ga
Soldats américains en Irak
Soldats américains en IrakImage : AP

Mille cercueils rentrent au pays, titre en première page la Tageszeitung, qui publie une photo montrant une vingtaine de cercueils recouverts du drapeau américain et chargés à bord d’un avion militaire. Un millier de soldats américains tués depuis le début de la guerre en Irak, c’est le bilan provisoire de George. W Bush, écrit la taz. Malgré ce chiffre, on est loin d’assister à un grand tournant dans la politique des Etats-Unis. Selon le quotidien, l’Irak n’est plus qu’un thème de campagne électorale pour le pays. Et quant au secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, il estime que le nombre de soldats américains morts en Irak n’est pas si élevé que ça, comparé aux 3 000 victimes du 11 septembre.

Aux Etats-Unis, la mort du millième soldat américain en Irak renforce le sentiment que les choses vont mal en Irak, écrit le Handelsblatt. Et pourtant, malgré le mécontentement grandissant, l’opinion publique n’exige pas de son gouvernement un changement radical de politique. L’insatisfaction est latente, retenue par une robuste conjoncture. On est bien loin des grandes manifestations contre la guerre du Vietnam au début des années 70, conclut le journal.

Pour la Rheinpfalz, la paix est loin d’être gagnée, la résistance n’est pas encore vaincue et le monde n’est pas devenu plus sûr. Au contraire, le chaos et la violence règnent en Irak. Mais pour le quotidien, une seule chose est sûre, c’est qu’un retrait rapide des Américains aurait des conséquences catastrophiques pour l’Irak – ainsi que pour l’image des Etats-Unis. Il n’y a pas d’alternative possible : la mission doit être menée à bout. Que Bush reste à la Maison blanche ou que Kerry l’y remplace, cela va prendre du temps et coûter encore beaucoup de vies humaines.

Enfin pour la Berliner Zeitung, dans sa campagne électorale, le président Bush se présente comme un maître en matière de lutte contre le terrorisme, y compris en Irak. Pourtant l’offensive sur l’Irak n’avait rien à voir avec le terrorisme, poursuit le journal de Berlin. Il s’agissait plutôt d’une obsession américaine, selon laquelle les Etats-Unis auraient reçu la mission divine de répandre dans le monde leur concept de liberté et George W. Bush devrait mener à bien cette mission. Et cette grande cause ne méritait pas la mort de 1000 soldats, estime le journal. Même une seule victime aurait été de trop.