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Un monde meilleur

7 avril 2011

Deux cent réfugiés qui rêvaient de tenter leur chance en Europe sont morts dans le naufrage de leur navire en Méditerranée. 4 000 personnes ont péri ces dernières années en voulant rejoindre l’Europe.

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Des réfugiés sont transportés mardi par les gardes côtes italiens aprés leur arrivée à Lampedusa
Des réfugiés sont transportés mardi par les gardes côtes italiens aprés leur arrivée à LampedusaImage : picture alliance/dpa

Deux cent personnes. Peut-être même plus selon l’Organisation internationale pour les migrations, tous Africains – Somaliens ou Erythréens pour la plupart – des femmes, beaucoup d’enfants, tous sont morts dans la nuit de mercredi à jeudi alors que le navire sur lequel ils s’étaient entassés a fait naufrage à environ 70 kilomètres de l’île de Lampedusa. Quelle place mérite la mort de 150 innocents, de tous ces jeunes gens, de tous ces enfants ? Combien de temps va-t-on en parler à côté de la crise en Côte d’Ivoire et la révolte en Libye ?

Près de 20 000 réfugiés africains sont arrivés sur l'île italienne de Lampedusa depuis le début de l'année
Près de 20 000 réfugiés africains sont arrivés sur l'île italienne de Lampedusa depuis le début de l'annéeImage : picture alliance / dpa

Parmi les 53 personnes secourues, il y avait une femme enceinte de huit mois… Est-ce qu’on peut imaginer le sentiment, la volonté et le fatalisme d’une femme enceinte qui s’embarque dans ce genre de traversée alors qu’elle est sur le point d’accoucher ? Mais l’Europe ne voit pas cela. L’Europe ne considère le printemps arabe que sous la loupe de ses peurs et de ses égoïsmes. Pourtant la litanie des victimes est connue. 3616 personnes sont mortes en Méditerranée entre 2006 et 2008 selon l’association caritative italienne Fortress. Cela fait 150 morts par mois, cinq par jour. Sans oublier tous ceux qui sont morts sans qu’on n’en sache jamais rien. Si ces pauvres gens font la une des journaux dix jours dans l’année, c’est le bout du monde.

L'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, aujourd'hui président du groupe libéral au Parlement européen
L'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, aujourd'hui président du groupe libéral au Parlement européenImage : AP

Tirer la couverture à soi

Revenons maintenant à nos petits problèmes européens. Ou comment le grand projet européen, ambitieux, révolutionnaire même sous certains aspects, est en train de se muer en une entreprise réduite au plus petit dénominateur commun entre des Etats qui n’aiment rien d’autre que le grand jeu du « tirage de la couverture à soi . » Car les décisions au niveau européen se prennent de plus en plus à Paris ou à Berlin plutôt qu’à Bruxelles. Surtout pour ce qui concerne la gestion de la crise économique et la mise sur pieds de ce qu’on appelle le pacte de compétitivité, c’est-à-dire une meilleure coordination des politiques économiques, fiscales et sociales.

Mais le processus de décision européen est de plus en plus intergouvernemental et non pas communautaire. Est-ce qu’aujourd’hui les grandes capitales sont en train de ralentir l’action de l’Europe en privilégiant leurs intérêts nationaux ?

C’est la question posée à l’eurodéputé belge Guy Verhostadt, il est président du groupe libéral au Parlement européen. Vous pourrez suivre la seconde partie de cette interview dans une prochaine édition de Carrefour Europe. Guy Verhofstadt nous expliquera comment en Europe il n’y a finalement que des petits pays. Mais il y a ceux qui le savent et ceux qui l’ignorent encore.

Près de 300 000 russophones vivant en Lettonie sont aujourd'hui apatrides
Près de 300 000 russophones vivant en Lettonie sont aujourd'hui apatridesImage : DW

Paroles de russophones

Nous partons en Lettonie pour une étrange histoire de 300 000 russes apatrides. La Lettonie compte un peu plus de 2 millions d’habitants. Un tiers d’entre eux sont d’origine russe. Une population qui était en partie déjà présente avant la Seconde guerre mondiale ou bien qui est arrivée au moment de l’occupation soviétique : pour travailler dans les usines ou bien les structures du gouvernement de l’ex URSS.

Aujourd’hui, ils sont encore 15% à ne disposer d’aucune citoyenneté. 20 ans après l’indépendance de la Lettonie, où en est l’intégration de cette communauté ? Paroles de fussophones de Lettonie avec notre correspondante Marielle Vitureau.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot