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Un rapport de l'ONU sème la zizanie entre Tel Aviv et Ankara

2 septembre 2011

Quinze mois après l'assaut du « Mavi Marmara », dans lequel ont péri neuf Turcs, Israël refuse de présenter ses excuses à Ankara, et la publication du rapport des Nations unies ne satisfait aucune des deux parties.

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Le Mavi Marmara à son retour à IstanbulImage : picture alliance/dpa

Des fuites ont fait parvenir à la presse le rapport des Nations unies concernant l’incident. Le New York Times a publié le document sur internet. Et depuis, les tensions vont croissant entre Tel Aviv et Ankara.

L’Etat hébreu exprime des regrets pour les pertes en vies humaines, mais il refuse de présenter des excuses. Selon Tel Aviv, l’assaut lancé contre le Mavi Marmara relevait de la légitime défense, face à l’agressivité des passagers de la flottille. Or, le rapport de la commission Palmer, mandatée par l’ONU, estime qu’Israël a eu recours à une « force excessive et déraisonnable ». Une mention sur laquelle Tel Aviv a exprimé ses réserves, après avoir tenté plusieurs fois de repousser la publication dudit rapport.

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Image : AP

Pas d'excuses israéliennes

Si Israël a accepté de verser des fonds à titre « humanitaire » aux proches des victimes, il estime en revanche que présenter ses excuses reviendrait à avouer sa culpabilité et pourrait donc avoir de lourdes conséquences pour ses soldats. Giora Eiland, ancien conseiller à la sécurité du gouvernement israélien :

« Si nous nous excusons, alors nous admettons que les actions de nos soldats n'étaient pas correctes - et en faisant cela, on les expose à des poursuites. Car en cas de poursuite, n'importe où dans le monde, on s'appuierait alors sur le fait que même leur gouvernement estime qu'ils n'ont pas agi correctement. C'est pourquoi Israël doit éviter à tout prix de s'excuser. Dans le cas contraire, on s'exposerait à d'autres exigences encore. »

Pour mémoire, le Mavi Marmara transportait des biens de première nécessité aux Gazaouis, contre l’embargo décrété par Israël. Or, ce blocus maritime, le rapport Palmer le qualifie de conforme au droit international et « légitime, de façon à empêcher l’entrée d’armes dans la bande de Gaza par la mer ».

Les membres du gouvernement israélien ont reçu la consigne de ne pas prendre position publiquement sur la question.

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Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turcImage : AP

Ankara prend des mesures de rétorsion

La Turquie, elle, est déçue par ce rapport qu’elle considère comme « nul et non avenu ». A l’époque, elle avait déjà rappelé son ambassadeur à Tel Aviv. Ankara a désormais décidé d’expulser l’ambassadeur d’Israël en Turquie avant mercredi. Autres mesures de rétorsions : la Turquie suspend les accords bilatéraux passés avec Israël sur le plan militaire et va saisir la Cour internationale de Justice pour examiner la légalité du blocus imposé à Gaza. Et le chef de la diplomatie turque n’exclut pas de nouvelles « mesures dans le futur ».

Le Hamas palestinien se félicite des mesures prises par Ankara. Pour le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, il s’agit « d’une réponse qui va de soi au crime israélien ».

Auteurs : Sebastian Engelbrecht et Sandrine Blanchard
Edition : Carine Debrabandère