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Un siège à l'Onu, et alors?

13 octobre 2010

Les éditorialistes commentent l’élection de l’Allemagne au Conseil de Sécurité de l’ONU. Berlin a en effet obtenu l’un des deux sièges non-permanents réservés aux pays occidentaux, et ce pour 2011-2012.

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Le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, hier lors du voteImage : picture alliance/dpa

La course était loin d'être gagnée, assure Die Welt. L'Allemagne était en lice face au Canada, l'un des pays fondateurs de l'ONU, et au Portugal qui mettait en avant la nécessité de représentation des petits Etats. Le quotidien félicite Guido Westerwelle, le ministre des Affaires Etrangères, d'avoir réussi son défi : montrer au monde entier que les Allemands sont une locomotive de l'économie mondiale, des diplomates qui voient plus loin que le bout de leur nez, et des soldats présents dans les zones de conflit qui savent qu'on ne paie pas l'innocence militaire avec des gros chèques. Le vote d'hier le confirme : l'Allemagne est disposée au multilatéralisme.

UN Sicherheitsrat
Le Conseil de sécurité siège à New-YorkImage : AP

La Süddeutsche Zeitung poursuit que rien n'était joué d'avance. Une défaite de l'Allemagne face au Canada et au Portugal aurait été mauvaise pour l'image du pays et catastrophique pour l'image de Guido Westerwelle. Ne nous trompons pas : ce vote n'est pas synonyme d'une performance éclatante du chef de la diplomatie, mais plutôt la preuve qu'il lui reste une énorme tâche à accomplir. L'Allemagne est désormais au cœur de la politique mondiale. En cas de crise, les yeux seront tournés vers Berlin. Le ministre doit désormais montrer de quoi il est capable !

« L'Allemagne a un siège, et alors ? » martèle die tageszeitung. Ca n'a rien d'étonnant et ça n'est surtout pas une victoire pour Guido Westerwelle, car qui d'autre que le troisième plus gros financeur de l'ONU pouvait être élu ? Berlin voulait ce siège au sein du Conseil de sécurité tout simplement parce que ça fait chic ! N'attendez surtout pas un projet politique clair du gouvernement allemand, prévient le journal.

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L'ancien chancelier Gerhard Schröder s'était opposé à la guerre à l'Irak en 2003

L'Allemagne d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celle de 2003, la dernière fois qu'elle a siégé au Conseil de Sécurité de l'ONU. Die tageszeitung rappelle qu'à l'époque, le chancelier Gerhard Schröder et son homologue français Jacques Chirac avaient eu le courage de s'opposer au projet américain de guerre en Irak. Mais cette fois, l'Allemagne n'est pas une force qui pourra faire changer les choses, que ça soit en matière de gestion de conflits ou d'objectifs du Millénaire pour le développement.

Die tageszeitung ajoute que l'Allemagne ne réussira pas à réformer le Conseil de sécurité, déjà surreprésenté par les pays européens, avec les deux sièges permanents de la Grande-Bretagne et de la France. En secret, Berlin vise en effet un siège permanent pour elle ou pour l'Union européenne. Mais qui a besoin de l'Allemagne ? s'interroge die tageszeitung. Ce sont plutôt les pays émergents du G20 qui auraient besoin de gagner en influence au sein de l'institution onusienne.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Konstanze von Kotze