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Un sommet de l'intégration qui divise déjà

Audrey Parmentier12 juillet 2006

Sommet de l’intégration, voilà un titre prometteur pour la rencontre vendredi à Berlin entre immigrants, communautés religieuses, syndicats, représentants des Länder, des communes et des milieux économiques. Show politique ou début d’une vraie politique d’intégration ? Les avis sont partagés.

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Image : BilderBox

Le gouvernement allemand en tout cas a fait connaître son objectif : mettre en place un plan d’intégration d’ici à la fin de l’année. Quand on sait que chacun a son avis sur la question, c’est un objectif bien ambitieux. Le secrétaire général du SPD, Hubertus Heil, dresse un tableau des problèmes :

« Nous sommes dans la situation suivante: les immigrés ont en général de moins bonnes perspectives d’éducation. Ce qui est lié à des connaissances insuffisantes de la langue allemande. 18,1 % d’entre eux ne terminent pas l’école, 41% ont leur brevet de premier cycle d’enseignement secondaire. Et nous constatons que les immigrés ont une formation insuffisante voire qu’ils n’en ont pas du tout. Ils sont 25% à en avoir suivi une, tandis que chez les Allemands, ce taux s’élève à 61%. »

De bonnes connaissances en allemand comme facteur-clé d’une intégration réussie : voilà un fait reconnu par tous les participants. Le Conseil des ministres vient d’ailleurs d’adopter une mesure intitulée « bien vivre ensemble, des règles claires », une mesure qui encourage les enfants d’immigrés à apprendre la langue de Goethe dès le jardin d’enfants. Et même avant comme l’explique le ministre de l’Intérieur, Wolfgang Schäuble :

« On peut résoudre ce problème en faisant en sorte que les enfants parlent allemand avant même d’aller à l’école. C’est aux parents d’agir dans ce sens. La société est elle aussi mise à contribution. Et les Länder et les communes vont devoir faire des propositions supplémentaires, car l’Etat n’est pas responsable de cela. Mais demander à ce qu’il y ait plus d’initiatives de ce genre, c’est aussi l’affaire de la chancelière. »

Autres thèmes débattus au cours du sommet : les règles de base de la cohabitation et notamment les droits des femmes. Malgré tout, les partis d’opposition restent sceptiques quant à l’efficacité de cette rencontre. La présidente des Verts Claudia Roth a parlé d’une manie des sommets où tout n’est qu’apparence, tandis que le Parti de gauche craint que les principaux concernés, les immigrés donc, ne doivent approuver des résolutions prises sans eux. Enfin, le Conseil de l’Islam et le conseil central des musulmans se sont plaints de ne pas avoir reçu d’invitation.