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Une chancelière CDU et huit ministres SPD

Sandrine Blanchard11 octobre 2005

Les journaux allemands font tous leur Une sur Angela Merkel. Pour la première fois de l’histoire de la République fédérale, le prochain chancelier sera selon toute vraisemblance une chancelière. Et qui plus est – grande coalition oblige – avec huit ministres SPD au sein du gouvernement. Un moment historique, donc, mais risqué pour les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates qui participeront au gouvernement.

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Angela Merkel n'aura pas les coudées franches à la chancellerie.
Angela Merkel n'aura pas les coudées franches à la chancellerie.Image : dpa - Bildfunk

Une Angela Merkel souriante, surmontée d’un énorme« Miss Germany », voilà ce qu’on peut voir en première page de la Bild-Zeitung.

Plus sérieusement, la Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle qu’Angela Merkel a dû payer le prix fort en contrepartie de son accès au pouvoir. Le quotidien de Francfort évoque certes la ténacité d’Angela Merkel, qui bien que femme et originaire de l’ex-RDA s’est mesurée et a vaincu les plus grands hommes politiques jusqu’à devenir chancelière, si les négociations aboutissent avec le SPD et si les députés sociaux-démocrates acceptent de suivre les consignes de leurs dirigeants. Ceci dit, la FAZ analyse le coup de maître de Gerhard Schröder qui, en jouant jusqu’au bout sa partie de poker politique, a réussi à imposer huit ministres SPD contre sept seulement issus des rangs conservateurs dans le futur gouvernement.

« C’est une fille » titre pour sa part la tageszeitung de Berlin, qui publie une photo d’Angela Merkel enfant. D’un côté, le quotidien se réjouit : l’Union chrétienne-démocrate et le SPD ont finalement réussi à trouver un accord ; la démocratie a fonctionné. D’un autre côté, la situation politique reste compliquée. Angela Merkel est parvenue au sommet, comme elle le souhaitait, mais pour cela, elle a dû renoncer à presque tout son programme électoral. Ce sera un gouvernement Merkel sans politique de Merkel. Tant mieux, écrit la taz, qui rappelle qu’après tout plus de 51% des électeurs ont voté contre la CDU et les libéraux. Mais les sociaux-démocrates non plus n’auront pas les coudées franches pour gouverner ; acculés qu’ils sont par le nouveau parti de gauche, ils ne pourront pas se permettre de lâcher trop de lest à Angela Merkel. Ce sera donc une poursuite de la politique de démantèlement progressif de l’Etat social tout en gardant le modèle allemand du consensus politique. Bref, une politique à la Schröder sans Gerhard Schröder.

Pour la Süddeutsche Zeitung enfin, seule la moitié du problème est réglée, celle du chef du gouvernement. Mais deux questions restent en suspens : quel avenir pour Gerhard Schröder et qui sera vice-chancelier ?