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Une femme forte pour une démocratie forte ?

Audrey Parmentier26 octobre 2012

C'est le titre d'un débat organisé par le Bundestag à Berlin et consacré à Joyce Banda, six mois après son arrivée au pouvoir. Ou comment changer de cap au Malawi après les années de dictature de Bingu wa Mutharika.

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Malawian Vice-President Joyce Banda addresses a media conference in the capital Lilongwe April 7, 2012. Banda took over the running of the southern African nation on Saturday after the death of President Bingu wa Mutharika, and fears of a succession struggle receded as state institutions backed the constitutional handover. The government only officially confirmed 78-year-old Mutharika's death earlier on Saturday, two days after he had died following a heart attack. Seated on either side of Banda are the Inspector General of Police Peter Mukhito (L) and the Army Commander General Henry Odilo. REUTERS/Mabvuto Banda (MALAWI - Tags: POLITICS MILITARY)
Malawi Präsidentin Joyce BandaImage : Reuters

A peine nommée nouvelle présidente, Joyce Banda a multiplié les mesures symboliques : une baisse de 30% de son salaire et de celui de ses ministres, un refus de recevoir le président soudanais Omar el Béchir sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour Pénale Internationale. Pour Christiane Bertels-Heering présidente de la société germano-malawite, toutes ces mesures ont redonné du courage à la société civile : « Il y a par exemple des petites entreprises agricoles qui pensent à se regrouper et à proposer leurs produits sur les marchés par un système de roulement. J'ai vu des femmes commander des machines à coudre : grâce à un microcrédit, elles peuvent de nouveau s'en acheter et faire des vêtements qu'elles iront vendre quelque part. »

Mais pour Andreas Wenzel, directeur de SAFRI, l'Initiative de l'économie allemande pour l'Afrique Australe, Joyce Banda doit également faire face à des défis :« La dévaluation de la monnaie nationale s'est accompagnée d'une chute des revenus, et elle a provoqué des grèves et des mouvements de protestations. La présidente va désormais devoir convaincre les Malawites que cette mesure était devenue indispensable après les négligences de son prédécesseur Bingu wa Mutharika pour remettre le pays sur la voie du développement. »

Convaincre les bailleurs de fonds

African Union (AU) Chairman and Malawian President Bingu wa Mutharika addresses a news conference after the closing ceremony of the AU summit in Ethiopia's capital Addis Ababa, in this file picture taken February 2, 2010. Mutharika has died after a heart attack, medical and government sources said on April 6, 2012. The 78-year-old was rushed to a Lilongwe hospital on April 5, 2012 after collapsing but was dead on arrival, the sources said. REUTERS/Irada Humbatova/Files (ETHIOPIA - Tags: POLITICS OBITUARY)
L'ancien président Bingu wa Mutharika est décédé le 6 avril dernierImage : Reuters

La présidente doit aussi convaincre les bailleurs de fond que les réformes promises vont être mises en place par l'administration. Ces dernières années, ils avaient supprimé leur aide au pays de Bingu Wa Mutharika pour protester contre sa politique. Ils attendent désormais que le Malawi fasse ses preuves, l'Allemagne y compris. comme le rappelle Andreas Wenzel : « Je pense qu'après la dépression économique que le pays subit actuellement, les activités vont reprendre dans les domaines de l'agriculture, des mines, des infrastructures et du tourisme. Car l'Allemagne est à la recherche de nouveaux marchés en Afrique subsaharienne après toutes ces années où elle n'avait d'yeux que pour l'Afrique du Sud. »

Pour l'instant, le volume des échanges commerciaux entre l'Allemagne et le Malawi varie entre 50 et 100 millions d'euros par an.