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Une garderie pour enfants atteints du Sida

27 septembre 2007

56.000 personnes séropositives vivent en Allemagne. Cette maladie n’est pas une maladie d’adultes uniquement. A Berlin, elle touche 300 enfants. Pour ces enfants, l’intégration dans la société n’est pas toujours évidente. Cela commence par l’inscription dans une garderie. A la garderie Nestwärme, il y a toujours une place pour eux. Ce jardin d’enfants situé dans le quartier de Kreuzberg ne veut pourtant pas être un « ghetto » et essaie d’accueillir les enfants, concernés ou non par la maladie.

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À Berlin, 300 enfants sont atteints du Sida
À Berlin, 300 enfants sont atteints du SidaImage : AP

Le sous-sol est l’étage des tout-petits. Là, les enfants ont entre un et deux ans et ils crapahutent sur les coussins qui parsèment le tapis. A première vue, pas grande différence avec n’importe quelle autre garderie de Berlin. Et pourtant la garderie Nestwärme accueille des enfants qui sont en cela différents parce qu’ils sont concernés de très près par la maladie : ils sont séropositifs, contaminés par le SIDA ou bien ce sont leurs parents qui sont atteints par le virus. Anne-Kathrine est l’une des deux éducatrices, et son rôle c’est de tout faire pour que le temps passé à la garderie soit un moment de sérénité :

"Notre quotidien est semblable à celui des autres garderies . Le matin , on fait des jeux en cercle, on fait de la peinture. Après on prend le repas , on fait de nouveau des jeux... D’un point de vue pédagogique, tous les enfants ont besoin qu’on s’occupe d’eux... La seule différence c’est que les enfants qui sont malades ont sans doute besoin d’encore un peu plus d’attention que ceux qui sont en bonne santé."

La maladie n’est pas un sujet tabou mais à la garderie Nestwärme, on est là en premier lieu pour jouer, apprendre, découvrir. C’est pour cela que dans la mesure du possible, les enfants viennent à la garderie en dehors de la prise de médication. Combien sont-ils exactement ? Là-dessus Martin Quente, le responsable de la garderie ne fournit pas de chiffres précis :

"On est très bien accepté ici dans le quartier, parmi les 40 enfants, la moitié n’est pas concernée par la maladie, ce sont des enfants du quartier. Les 20 autres enfants ne sont pas tous forcément séropositifs mais leurs parents le sont. Ce sont soit des familles dans lesquelles les parents ont des problèmes de drogue... les mères n’ont pas toujours fait les dépistages au cours de la grossesse et elles ont contaminé leur enfant... il y aussi les personnes immigrées, originaires de pays où le virus est très répandu... "

Une maladie encore méconnue

Aujourd’hui, Nestwärme accueille des enfants d’horizons divers, il n’en a pas toujours été ainsi. La garderie est en fait née à l’initiative d’un groupe de parents excédés par la panique, voire le rejet que suscitait l’inscription de leurs enfants séropositifs à la garderie. C’était en 1994. Petit à petit les mentalités ont évolué. Et à partir de 1998 , Nestwärme a accueilli des enfants non atteints du virus. Malgré tout, Martin Quente observe régulièrement les réticences de parents du quartier qui frappent à sa porte par hasard :

"On a toujours la visite de parents qui veulent inscrire leur enfant chez nous, on leur explique alors quel genre de garderie nous sommes. Il y en a beaucoup qui doivent avaler leur salive ... Ils nous disent : « Je suis tolérant d’accord, mais ça a des limites.... pas pour mon propre enfant ». Et puis on a toujours des questions qui montrent une grande méconnaissance de la maladie. Par exemple : est-ce que le virus se transmet par la brosse à dent ? Et puis beaucoup de parents nous demandent si le virus se transmet par le contact avec une plaie qui saigne? Le risque existe, mais il est très très peu probable... "

Un point de chute pour les services de santé

« Très très peu problable » ou encore « quasi risque zéro », ce n’est pas ce que les parents veulent entendre, même dans ce quartier de Kreuzberg, réputé pour sa tolérance. Voilà pourquoi Nestwärme n’est pas prête de fermer ses portes, d’autant que la garderie sert un peu de point de chute pour les services de santé de la ville :

"Ça arrive relativement souvent que l’hôpital de la Charité appelle et nous demande de nous occuper d’un enfant... On a toujours de la place pour un petit qui est touché par la maladie... ce sont vraiment des cas urgents... "

Une urgence dont l’intensité ne diminue pas. D’autant que depuis l’année 2000, les diagnostics de première contamination sont repartis à la hausse dans le pays et que chez les jeunes, les comportements à risque ont tendance eux aussi à se renforcer.

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