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Une réconciliation qui dérange

5 mai 2011

La presse allemande s'intéresse à l'accord de réconciliation signé mercredi entre les mouvements palestiniens Hamas et Fatah. Le Hamas peut-il redevenir un interlocuteur respectable pour Israël et les Occidentaux ?

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Khaled Meechal, chef du bureau politique du Hamas, lors de la signature de l'accord au CaireImage : picture alliance/dpa

Pour la Süddeutsche Zeitung, les clivages entre le modéré Fatah et l'islamiste Hamas ne vont certainement pas être comblés avec un simple morceau de papier. Mais cet accord porte en lui la chance de voir un nouveau signe de vie du processus de paix au Proche-Orient. Les révolutions arabes obligent à adopter une nouvelle manière de penser. Ceux qui nouent désormais des liens avec les Frères musulmans égyptiens, ne peuvent durablement marginaliser leur rejeton palestinien.

Israel / Netanjahu / Ministerpräsident
L'accord de réconciliation est vu avec méfiance en IsraëlImage : AP

Le temps est venu de tisser des contacts avec le Hamas. Et cela pourrait valoir la peine d'amener petit-à-petit les radicaux à évoluer dans la bonne direction - comme cela a été fait avec succès dans les années 1990 avec l'OLP, l'Organisation de libération de la Palestine. L'isolement du Hamas - et cela, les dernières années l'ont prouvé - n'apporte que l'immobilité, et dans le pire des cas, un durcissement des positions.

« Pas d'argent pour les terroristes » titre Die Welt. Déjà, après la victoire électorale de 2006, il y a eu l'espoir que le Hamas devienne plus pragmatique en endossant des responsabilités gouvernementales. Mais 12.000 roquettes et grenades lancées sur Israël et une guerre à Gaza ont montré que cet espoir était vain. Ce qui est clair c'est que l'argent des Occidentaux ne sera donné aux Palestiniens que si l'assurance est fournie qu'il n'ira pas dans les poches du Hamas.

Bildgalerie Arafat Handschlag zum Oslo-Abkommen
Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat lors de la signature des accords d'Oslo en 1993Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung constate, inquiète, que le leader du Hamas, Ismaël Haniyeh, a déjà fait une passe en profondeur aux Israéliens, en condamnant violemment la mort d'Oussama Ben Laden, sans doute pour s'attirer les ultras de la bande de Gaza.

Cela renforce l'opinion d'Israël, des Etats-Unis et des Européens que le Hamas est une organisation terroriste et rien d'autre. D'autant plus qu'il ne reconnaît pas le droit à l'existence d'Israël et garde toujours prisonnier le soldat Gilad Shalit. Cependant, note le journal : tout cela valait aussi il y a des années pour l'Organisation de libération de la Palestine de Yasser Arafat, avec qui on a tout de même fini par passer des accords.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Cécile Leclerc