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"Une victoire à la Pyrrhus"

Philippe Pognan6 juillet 2015

Après le NON des Grecs aux réformes proposées par les créanciers lors du référendum de dimanche, l'avenir de la Grèce reste incertain.

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Griechenland Rentner National Bank Athen
A Athènes, devant la Banque Nationale, des retraités exigent le versement de leur retraiteImage : Reuters/Christian Hartmann

Sous le titre "Une victoire à la Pyrrhus", le quotidien de Francfort, la Frankfurter Allgemeine Zeitung s'interroge à propos du gouvernement d'Alexis Tsipras: „Est-ce à cela que ressemblent des vainqueurs?"

"A longue échéance le résultat du référendum n'est en tout cas pas dans l'intérêt de la Grèce. Et on ne saurait dire encore s'ii est dans l'intérêt même de Tsipras. Jusqu'ici, la coalition gouvernementale à Athènes n'a pas brillé par des propositions constructives. Maintenant, l'alliance de gauche Syriza et son partenaire de coalition d'extrême droite doivent à nouveau affronter la dure réalité politique. Cela va être dur pour toutes les parties prenantes ! estime la FAZ. Depuis longtemps déjà, les partenaires de la Grèce au sein de l'Union européenne ne se font plus d'illusions sur le gouvernement grec. Pour passer des accords viables, un minimum de confiance est nécessaire. Or personne ne peut en vouloir aux gouvernements de la zone euro d'avoir perdu toute confiance vis-à-vis de ce gouvernement. Les Grecs ne doivent pas seulement se faire à l'idée que rien ne va s'améliorer dans un avenir proche , conclut la FAZ; mais ils remarqueront vite qu'il n'y a même plus de lumière au bout du tunnel !"

Yanis Varoufakis tritt zurück (Symbolbild)
Le ministre grec des Finances Iannis Varoufakis a démissionnéImage : picture alliance/AP Photo/D. O. de Olza

Le journal de Nuremberg, Nürnberger Nachrichten dépeint aussi l'avenir de la Grèce dans des couleurs sombres: "Le résultat du référendum n'offre aucune issue à la crise. Certes, le gouvernement de gauche du Premier ministre Tsipras ne doit pas démissionner, mais il est très peu probable que son calcul politique se réalise, à savoir : de pouvoir, avec ce NON, exercer une plus grande pression sur ses partenaires de la zone Euro, de mieux pouvoir les "faire chanter" même, comme un député de Syriza, le parti au pouvoir, l'a formulé ! Déjà les prochains jours peuvent devenir très amers. Dès maintenant, sans les milliards de crédits d'urgence de la Banque Centrale Européenne, la Grèce ne peut plus payer ses fonctionnaires ".

Tous les éditorialistes ne sont pas si pessimistes …

die tageszeitung , la taz, voit en effet les choses d'un autre œil : "Il est clair que les grands partenaires de la zone Euro ressentent ce NON comme une provocation. Il faut espérer qu'ils ne réagiront pas de manière précipitée et qu'ils n'organisent pas un grexit, une sortie de la Grèce de l'union monétaire. Il existe encore une grande marge de manœuvre, estime le quotidien berlinois, sans pour autant devoir abandonner totalement le cours des réformes. En outre, il est évident depuis belle lurette que non seulement les directives d'austérité de la Troika ne fonctionnent pas, mais qu'elles entraînent même la Grèce dans une crise de plus en plus profonde ! écrit la taz qui conclut dans un commentaire sur son site internet : les pays de la zone Euro seraient donc avisés de se montrer enfin plus souples vis-à-vis des Grecs !"

Griechenland Referendum Freude in Athen
Dimanche soir à Athènes, de nombreux Grecs ont fêté la victoire du NON au référendumImage : C. Furlong/Getty Images