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Unis mais impuissants

Anne Le Touzé9 septembre 2013

Les ministres des Affaires étrangères européens sont d'accord sur la nécessité d'une "réponse claire et forte" à l'attaque chimique du 21 août, mais ne veulent pas d'une opération militaire sans feu vert de l'Onu.

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Unité et sourires pour la réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Vilnius, en Lituanie
Unité et sourires pour la réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Vilnius, en LituanieImage : PETRAS MALUKAS/AFP/Getty Images

La Süddeutsche Zeitung salue un "signal fort" de la part de l'Europe. Contrairement à leurs habitudes, les pays européens ont adopté une position commune et font désormais bloc derrière les États-Unis, du moins en ce qui concerne la réponse politique que la communauté internationale doit apporter à l'attaque chimique. Mais les 28 restent toujours divisés sur la question d'une intervention militaire que seule la France semble activement soutenir, remarque le journal.

Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, et son homologue Catherine Ashton à Vilnius
Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, et son homologue européenne Catherine Ashton à VilniusImage : picture-alliance/dpa

Malgré cette unité de façade, la déclaration signée samedi à Vilnius par les chefs de la diplomatie européens n'est que du vent, commente die tageszeitung. Même si on met sur la table des preuves définitives de l'emploi d'armes chimiques par le régime syrien, il ne se passera rien, prédit le quotidien. La plupart des décideurs de ce monde semblent être convaincus qu'il vaut mieux laisser la guerre civile se poursuivre en Syrie, plutôt que de risquer une escalade aux conséquences incalculables. Mais les responsables politique européens n'ont pas le courage d'avouer cette vérité, car cela reviendrait à reconnaître leur impuissance et leur échec.

Die Welt relève les incohérences du gouvernement allemand, visiblement embarrassé par toute cette agitation en pleine campagne électorale. Angela Merkel esquive lorsqu'on lui demande si elle soutiendra les États-Unis en cas de frappes militaires. Elle fait semblant de croire à la possibilité d'un accord au conseil de sécurité, tout en sachant parfaitement que la Russie, principal allié de Bachar al-Assad, y dispose d'un droit de véto. Au lieu de comprendre que seule une menace concrète de l'Occident d'intervenir militairement en Syrie pourrait conduire Moscou à cesser de faire obstruction, la chancelière désavoue l'initiative de Barack Obama en faisant traîner les choses.

German Chancellor Angela Merkel (L) and U.S. President Barack Obama walk together during the family picture event during the G20 summit in St.Petersburg September 6, 2013. REUTERS/Anton Denisov/RIA Novosti/Pool (RUSSIA - Tags: POLITICS BUSINESS) ATTENTION EDITORS - THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. IT IS DISTRIBUTED, EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS
Angela Merkel et Barack Obama discutent lors du sommet du G20 à Saint-PetersbourgImage : Reuters/Anton Denisov/RIA Novosti

La Frankfurter Allgemeine Zeitung attire l'attention sur un autre aspect du problème. Un navire d'espionnage allemand posté au large des côtes syriennes aurait enregistré des conversations entre Bachar al-Assad et ses généraux. Conversations dans lesquelles les militaires auraient réclamé depuis longtemps le recours aux armes chimiques, tandis que le président syrien l'aurait refusé. Se pourrait-il que le dictateur ait été supplanté par des généraux zélés, s'interroge le quotidien ? Que ce soit vrai ou pas, prévient la FAZ, cela risque de renforcer les doutes déjà bien présents quant à la justesse d'une intervention militaire.