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Vers une zone de libre-échange transatlantique

Philippe Pognan8 juillet 2013

On en parle depuis deux ans déjà, mais c'est aujourd'hui seulement que l'Union européenne et les États-Unis entament officiellement, à Washington, les discussions en vue d'un accord de libre-échange.

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Les discussions devraient aboutir à la création de la plus grande zone de libre-échange au monde, un gigantesque espace économique sans taxes douanières, sans barrières commerciales et administratives, ni quotas.

La suppression de taxes douanières et l'établissement de normes communes devraient aboutir à des économies se chiffrant à cent milliards de dollars et d'euros par an, de part et d'autre de l'Atlantique. La nouvelle zone de libre échange devrait aussi entraîner la création de centaines de milliers d'emplois aux États-Unis comme en Europe. C'est du moins ce que les experts les plus optimistes attendent de cette future zone de libre-échange.

Des partenaires de poids

Symbolbild Flaggen Europafahne und US-Flagge
Drapeaux américain et européenImage : picture-alliance/dpa

En 2012, le volume des échanges transatlantiques a dépassé les 500 milliards d'euros. Mais si ce "Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement" - c'est sous cette appellation que se déroulent les discussions - devait réellement aboutir à l'accord de libre-échange envisagé, alors il couvrirait près de la moitié de la production économique mondiale, un tiers du commerce international et un cinquième des investissements directs étrangers.

Un contexte tendu

Les négociations ont connu des ratés avant même leur démarrage. La France, par exemple, avait menacé de bloquer ces pourparlers et de les reporter à une date ultérieure si les États-Unis n'acceptaient pas d'exclure le domaine de l'audiovisuel de l'agenda de ces négociations. Finalement, la France a obtenu gain de cause au nom de "l'exception culturelle".

Mais la véritable ombre au tableau, ce sont les révélations d'Edward Snowden, l'ancien consultant de la NSA, l'Agence de sécurité nationale américaine, sur l'espionnage systématique des pays européens par les États-Unis. Ce n'est donc pas dans les meilleures conditions que commencent les discussions.

Symbolbild Handel USA & EU
À Rostock (Allemagne), des éléments d'éoliennes en attente d'être exportés vers les États-UnisImage : picture-alliance/dpa

Des dossiers sujets à controverses

Parmi les dossiers épineux, il y a par exemple celui de la protection des données numériques personnelles, mais aussi celui des OGM, les organismes génétiquement modifiés, Bruxelles étant plus restrictif que Washington dans ces deux domaines.

Autre dossier conflictuel : celui de l'aéronautique et des subventions accordées à l'Américain Boeing comme à l'Européen Airbus. Dossier déjà porté d'ailleurs devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Bref, il y aura encore pas mal d'orages entre les deux rives de l'Atlantique avant que la plus grande zone de libre-échange ne voit le jour.

Cette semaine, les discussions devraient être essentiellement consacrées à l'organisation du processus de négociation lui-même, réparti entre 15 groupes différents chargés de dossiers tels que l'accès aux marchés agricoles, le commerce électronique, l'investissement ou la concurrence. Les pourparlers pourraient se prolonger jusqu'en 2015.