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VICTOIRE DIPLOMATIQUE DE L'ALLEMAGNE

30 janvier 2004
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Christophe LASCOMBES Pour le Mannheimer Morgen, c'est là un grand succès pour la diplomatie berlinoise et les services secrets allemands. C'est grâce à la confiance que la République fédérale a su gagner au cours de plusieurs décennies que cet échange a pu avoir lieu. Berlin réussit l'exploit d'être crédible des deux côtés du Rideau de haine qui déchiore le Proche-Orient. Pour la Frankfurter Rundschau aussi, aucun autre pays au monde ne jouit d'une telle crédibilité simultanée auprès des deux camps apparemment irréconciliables du Proche-Orient. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le fait que l'atroce attentat perpétré le jour-même dans le voisinage du siège du premier Ministre Ariel Sharon n'ait pas réussi à empêcher l'échange de prisonniers reste le message positif de cet événement. Pourtant les critiques ne manquent pas, souligne le journal. D'aucuns ont peur que certains des libérés ne partent de nouveau sur le front du terrorisme. Et qu'en est-il du Hezbollah ? Ne ressort-il pas plus grandi encore de cet échange ? Die Welt s'interroge sur les objectifs du Hezbollah. Son action diplomatique vise sa reconnaissance comme force politique mais elle mène la guerre contre Israël tout en refusant tout amalgame avec le terrorisme. Cependant c'est bien le contraire qui se produit. Même si cela a été indirect, Israël a bien négocié avec un groupe qui n'a jamais abjuré la terreur et qui continue de vouloir la destruction totale de l'Etat hébreu. Avec cet échange, Jérusalem récompense d'une certaine manière la terreur et les enlèvements, prévient le journal. La Tageszeitung de Berlin considère aussi cette tactique comme contraire aux effets recherchés. Israël aurait du libérer depuis longtemps ces prisonniers dont il dit lui-même qu'ils ne sont pas impliqués dans des actes terroristes. Une libération volontaire et sans contrepartie aurait été un coup stratégique majeur qui aurait rendu vie au processus de paix et renforcé le pouvoir du premier Ministre palestinien face à l'autocratie rigide de Yasser Arafat. En réalité, critique le journal, cette action dite humanitaire n'est un succès qu'à première vue et le message transporté est tout autre : cela vaut la peine d'enlever des Israéliens.