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Victoire pour les avocats pakistanais

Aude Gensbittel17 mars 2009

Après quatre jours de protestation de la part des avocats et de l’opposition, le chef du gouvernement a finalement annoncé que les juges destitués en 2007 seraient rétablis dans leurs fonctions.

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Iftikhar Chaudhry et ses partisans accueillent l'annonce du gouvernement dans la joie à Islamabad.Image : AP

Suite à cette annonce, le chef de l'opposition, l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, a annoncé la fin de la « longue marche » de protestation.


En première page de la Süddeutsche Zeitung : une photo montrant l'ancien président de la Cour suprême Iftikhar Chaudhry et ses partisans en liesse après l'annonce du gouvernement. Dans un pays instable et frappé par le terrorisme, la justice a remporté une victoire, écrit le journal. Le gouvernement a cédé à la pression de la société civile et va rétablir dans ses fonctions le président de la Cour suprême. Le successeur soi-disant démocratique de Pervez Musharraf, le président Asif Ali Zardari, y était au départ opposé. Il craint que le juge ne rouvre un vieux procès pour corruption contre lui. Asif Ali Zardari avait même laissé éclater l'alliance des deux grands partis pakistanais car son partenaire s'engageait trop pour la cause des juges.


Proteste in Pakistan
Le leader de l'opposition Nawaz Sharif, de la Ligue Musulmane du Pakistan.Image : AP

Asif Ali Zardari ressort affaibli du conflit, écrit la Tageszeitung, le chef de l'opposition en ressort lui renforcé. Nawaz Sharif fait même tout à coup figure de démocrate. Pourtant, s'il avait été à la place du président, il n'aurait pas agi autrement. C'est du moins ce que laisse supposer la façon dont il dirigeait le pays quand il était premier ministre. Avec l'arrêt des manifestations, le Pakistan dispose à présent d'une pause pour reprendre son souffle. Si les forces démocratiques du pays n'en profitent pas pour s'allier et œuvrer ensemble au bien de tous – ce qui semble peu réaliste étant données les expériences par le passé – alors une nouvelle période de troubles attend le pays.


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Le président pakistanais Asif Ali Zardari.Image : picture-alliance/ dpa

Pour die Welt, le président Zardari a été plus malin que son prédécesseur, en cédant plus rapidement aux protestations de masse organisées par les avocats et les juges. Il reste à voir si le veuf de Benazir Bhutto n'a pas scellé ainsi sa propre mort politique. Si le président de la Cour suprême Iftikhar Chaudhry est égal à lui-même, il reprendra rapidement les charges de corruption portées depuis des années contre le chef de l'Etat. Asif Ali Zardari pourrait bientôt être le deuxième chef de l'Etat à perdre le pouvoir à cause des juristes. Le Pakistan ne mérite pas seulement une meilleure classe politique, il en a cruellement besoin. Le pays est au bord du gouffre, principalement à cause du terrorisme islamique. Le juge Iftikhar Chaudhry, qui porte les espoirs de la population, devrait peut-être réfléchir à se porter candidat à la présidence, conclut le quotidien.