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Violence en Tchétchénie: le parlement pris d'assaut

19 octobre 2010

Le parlement tchétchène a été pris d’assaut ce matin. Ce nouvel attentat spectaculaire des forces séparatistes de Tchétchénie, montre les difficultés de la Russie à venir à bout de ce mouvement.

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La Russie a voulu faire preuve de fermeté et de détermination suite à cet affront que représente l’attaque à Grozny ce matin. Elle est non seulement intervenue militairement, mais elle a aussi réagi en émettant immédiatement un nouveau mandat d’arrêt international contre l’émissaire indépendantiste tchétchène Ahmed Zakaiev, réfugié à Londres, où il jouit du statut de réfugié politique.

Tschetschenische Separatisten in Grozny
Les séparatistes de Tchétchénie embrasent la régionImage : AP

Proche de l’ancien président séparatiste Aslan Maskhadov, tué le 8 mars 2005, Akhmed Zakaiev était son porte-parole en Europe puis ministre des affaires étrangères des indépendantistes.

En effet le Caucase du Nord est déstabilisé depuis les deux guerres déclenchées par l’armée russe en 1994 et en 1999, qui ont dévasté la république séparatiste de Tchétchénie, favorisant l'émergence d’une rébellion devenue islamiste. La Tchétchénie avait déclaré son indépendance unilatérale en 1991 après la chute du bloc soviétique.

Mais loin de se limiter à la Tchétchénie, les rebelles embrasent petit à petit toute la région, comme lors de cet attentat sur une place de marché au Daguestan le mois dernier. Et la liste des attaques est longue.

C’est Poutine qui a lancé la dernière guerre de Tchétchénie et cette attaque à Grozny est par conséquent une véritable gifle pour le gouvernement russe et Vladimir Poutine. Cela fait maintenant bientôt dix ans que Vladimir Poutine a déclaré la guerre aux rebelles afin de mettre un terme aux ambitions séparatistes de la Tchétchénie.

Wladimir Putin am Telefon 2005 Vladimir Putin Russland
Vladimir Poutine ne parvient pas à venir à bout des rebellesImage : AP

Or, le combat lancé aujourd’hui l’a été par une poignée de rebelles dans une ville sous très haute surveillance. Cette opération n’avait guère de chance de déboucher sur la prise de pouvoir des rebelles et ses auteurs étaient de facto des commandos suicide. Mais l’action a été menée au nez et à la barbe du président tchétchène pro-russe Ramzan Kadyrov, et ca alors que le ministre russe de l’intérieur Rachid Nourgaliev se trouvait à Grozny.

Le Kremlin a affiché ces dernières années sa volonté de stimuler l’économie dans la région afin de donner aux jeunes Caucasiens une autre alternative que de se tourner vers la rébellion. Un projet qui ne porte pour le moment pas ses fruits.

Auteur: Sylvie Ernoult

Edition: Sébastien Martineau