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Visite du premier ministre chinois en Allemagne

Sandrine Blanchard15 septembre 2006

Le premier ministre chinois, Wen Jiabao, était cette semaine en visite à Berlin. Au menu de ses discussions avec les dirigeants allemands : la coopération économique, bien sûr, mais aussi des thèmes plus litigieux, tels que la liberté de la presse ou encore le respect des droits de l’Homme. Autant de points qui intéressent les journaux de ce matin.

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Angela Merkel et Wen Jiabao, hier, à Berlin
Angela Merkel et Wen Jiabao, hier, à BerlinImage : AP

Die Welt évoque « le moteur Chine ». Le quotidien estime que les discussions concernant la propriété intellectuelle sont essentielles. Die Welt résume ainsi la politique de Pékin sur le marché mondial : main d’œuvre chinoise en échange de capitaux et de savoir-faire étrangers. Or, dans de plus en plus de domaines, la Chine assume l’ensemble de la chaîne de production et rivalise avec les pays occidentaux. Elle concurrencera même bientôt le « made in Germany » dans un secteur clef de l’économie allemande : l’automobile. Pour le quotidien, l’essor de la Chine est donc un défi lancé aux occidentaux.

Un « défi » qu’on retrouve aussi dans la Frankfurter Rundschau, qui estime quant à elle que cette gageure à relever est d’accepter le développement et l’ accès au confort matériel d’un pays qui représente à lui seul un cinquième de la population mondiale. La peur du dragon est de nouveau de mise, écrit le journal. Mais la réussite économique chinoise n’a rien à voir avec un complot présumé contre l’occident ou avec un tournant de l’économie mondiale. Elle est en fait due à deux choses, toujours selon la Frankfurter Rundschau : l’endurance et la pauvreté. Contrairement à ce que montre les télévisions de Pékin ou de Shanghai, les deux tiers de la population chinoise vivent dans une extrême pauvreté. Les ouvriers quittent leur province d’origine par millions, pour tenter leur chance dans les usines de la côte, où ils travaillent dans des conditions déplorables et d’où ils ne peuvent rentrer chez eux qu’une fois par an, au printemps, pour voir femme et enfants. Cependant, il ne faut pas dire que le système chinois repose sur l’exploitation, affirme le quotidien : les quelque 80 euros que touchent les ouvriers chaque mois sont une somme bien supérieure à ce que gagnent les paysans et elle leur permet de garantir un avenir à leur famille.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung note enfin que cette époque est révolue, où le premier ministre chinois était vexé quand on abordait les sujets qui fâchent. Angela Merkel n’a donc pas fait preuve de courage en évoquant la situation des droits de l’Homme en Chine, mais, pour la FAZ, il est louable qu’elle l’ait fait. D’ailleurs le journal estime que l’Allemagne devrait continuer de se préoccuper du cas de Fu Xiancai, ce porte-parole des paysans qui a été agressé après avoir donné une interview à des journalistes allemands. Et qui, d’après le rapport peu crédible de la police chinoise, se serait infligé lui-même ces blessures qui le laisseront paralysé à vie.