Visite surprise d'Angela Merkel en Afghanistan
6 avril 2009
La dernière visite de la chancelière en Afghanistan remonte à novembre 2007. Il s'agissait là aussi d'une visite tenue secrète jusqu'au dernier moment pour des raisons de sécurité. La situation sur le terrain ne s'est pas améliorée depuis: l'Hindukush, où sont stationnés 700 soldats allemands, est encore considérée comme l'une des régions les plus dangereuses du nord du pays. Pour preuve: la veille de la visite d'Angela Merkel, deux attaques ont touché des soldats de la Bundeswehr dans les environs de Kunduz, tandis que peu après le départ de la chancelière, le camp a été la cible de tirs de roquettes. Aucun blessé n'a toutefois été signalé.
Lors de sa dernière visite, Angela Merkel était vivement opposée aux exigences de ses partenaires de l'OTAN qui demandaient à l'Allemagne d'envoyer des soldats dans le sud du pays, là où sévissent principalement les talibans. Cette fois, la chancelière arrive deux jours après le sommet de l'OTAN qui s'est tenu à Strasbourg et à Baden-Baden, et au cours duquel l'Alliance a annoncé une nouvelle stratégie pour l'Afghanistan, à l'initiative du président américain Barack Obama et à laquelle les Européens se sont engagés à participer activement avec l'envoi de 3500 hommes en renfort.
Pour sa part, Angela Merkel a promis d'en envoyer 600 supplémentaires dans le but de sécuriser l'élection présidentielle qui aura lieu au mois d'août. Plus généralement, suite à un vote du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, le nombre de soldats de la Bundeswehr présents sur le terrain va passer dans les prochains mois de 3800 à 4500.
Lors du sommet de l'OTAN, la chancelière a parlé d'une responsabilité historique vis à vis de l'Afghanistan. Elle s'est engagée à poursuivre l'envoi de soldats, mais aussi la formation de policiers afghans ainsi que la reconstruction du pays. Après sa visite du camp de Kunduz, la chancelière a tenu à saluer la coopération dans ce domaine entre l'armée allemande et les ONG.
Reste à voir si elle parviendra à convaincre les Allemands : lors d'un sondage publié fin mars, 58% d'entre eux se sont prononcés en faveur d'un retrait des troupes.