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Volte-face

Anne-Julie Martin / Carine Debrabandère18 septembre 2009

L'abandon du bouclier antimissile américain fait la Une des journaux de ce vendredi.

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Image : AP

Le projet de bouclier antimissile, estime la Süddeutsche Zeitung, a symbolisé jusqu'au bout la détérioration des relations entre Washington et Moscou, et ce même si la querelle était dénuée de réels fondements. La Russie savait que le système n'était pas dirigé contre ses missiles nucléaires, bien qu'elle ait sans cesse souligné qu'il mettait en danger l'équilibre stratégique.

Les justifications pour une telle volte-face sont à la fois pragmatiques et fondamentales, note die Welt. Sur le plan pragmatique : on pourrait aussi stationner des boucliers mobiles. Mais fondamentalement, l'argument est de dire que la menace de l'Iran est moins grande que ce qu'on estimait jusqu'ici. Voilà un nouveau signal d'Obama à Téhéran avec qui il aspire à une politique basée sur la confiance. Ce qui va aussi dans le sens de sa vision ambitieuse d'un monde sans arme nucléaire. Selon le quotidien, il y a de quoi se demander si cette politique n'est pas naïve et au bout du compte dangereuse.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse de son côté aux pays de stationnement potentiels. La Pologne et la République tchèque se sont attiré de nombreuses critiques de la part de leurs voisins de l'ouest, de sévères menaces en provenance de Moscou et le scepticisme de leurs propres populations. Donc l'argument selon lequel on pourrait revenir au « plan A », si l'Iran accède un jour aux missiles de longue portée, est malhonnête. Après une expérience si turbulente, qui, en Europe centrale, voudrait porter un tel poids sur ses épaules ?

Pour finir, un mot sur Angela Merkel. La chancelière allemande a refusé de participer à un nouveau débat télévisé avec les représentants de l'opposition cette fois. Le rédacteur en chef de la chaîne ZDF parle d'atteinte à la culture démocratique. Mais pour la Tageszeitung, il s'agit aussi d'une réaction au manque de mordant et à la complaisance dont ont fait preuve les médias pendant cette législature. La télévision, notamment, préférait souvent diffuser de belles images de la « charmante femme politique » au lieu de s'interroger sur le contenu et les résultats de ses mesures.