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Zuma à la tête de l'ANC

Emmanuel Lagain19 décembre 2007

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud a désigné son nouveau patron : Jacob Zuma prend les rênes de l’ANC. Il succède à ce poste à l’actuel chef de l’Etat sud-africain Thabo Mbeki. Quels changements s’annoncent ?

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Jacob ZumaImage : AP

Jacob Zuma a remporté haut la main cette élection pour désigner le chef du Congrès national africain. Celui que l’on surnomme le tribun zoulou a obtenu plus de 2300 des presque 4000 suffrages exprimés, ce qui lui confère un score proche de 60%. Très populaire auprès des classes les plus pauvres de la population, il avait vanté dans son programme plus d’interventionnisme de la part de l’Etat dans les problèmes politiques et entendait marqué la rupture avec la politique centriste pratiquée par Thabo Mbeki. Adam Habib est politologue à Johannesbourg, il ne juge pas de son côté que cette élection change totalement la donne du parti au pouvoir.

« Je ne pense pas qu’il y aura de changements fondamentaux dans la macroéconomie. Ce que nous oublions toujours, c’est qu’un chef de parti est soumis à des contraintes institutionnelles et possède une très étroite marge de manœuvre. Il y aura un autre style. Dans ces déclarations officielles, Zuma va beaucoup danser, chanter et très peu citer de Shakespeare. Ce que nous devons aussi voir, c’est qu’il y a déjà presque eu des changements macroéconomiques. Mbeki s’est déjà un peu tourné vers la gauche. Les changements que nous allons constater ont déjà été amorcés et décidés par le parti. Il n’y aura pas de changements fondamentaux. »

Même son de cloche de la part du vice-ministre des affaires étrangères. Aziz Pahad estime que la nouvelle direction doit appliquer les mesures qui ont fait la réussite de l’Afrique du Sud ces dix dernières années. Le poste de président de l’ANC place Jacob Zuma en pôle position pour emporter la présidence du pays lors des élections générales de 2009. D’après la constitution, Thabo Mbeki ne peut pas briguer de troisième mandat consécutif en tant que chef d’Etat mais il aurait pu désigner son successeur s’il était resté à la tête de l’ANC. Les plus libéraux des sud-africains craignent un ralentissement de la croissance du pays si Jacob Zuma obtient la fonction suprême. La confédération syndicale Cosatu et le Parti communiste espère de leur côté que l’Etat concentrera ainsi plus d’efforts dans la lutte contre le chômage qui avoisine actuellement les 40%.