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RDC : les soldats de la Monusco veulent changer de tactique

13 décembre 2017

Bientôt une semaine après l'attaque qui a coûté la vie à 14 casques bleus de l'ONU et à cinq soldats congolais dans l'Est de la RDC, les soldats qui patrouillent annoncent qu'ils seront bientôt plus agressifs.

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Kongo DRK UN-Mission MONUSCO im Sake im Ost-Kongo,
Image : DW/Flávio Forner

Reportage avec la Monusco à Goma

Bientôt une semaine après l'attaque qui a coûté la vie à 14 casques bleus de l'ONU et à cinq soldats congolais dans l'Est de la RDC, les spéculations vont bon train sur les circonstances de l'attaque.

En attendant les suites de l'enquête, la Monusco est sur ses gardes. On le constate directement lorsque l'on embarque avec une patrouille, comme celle-ci, ce mardi à Goma. Elle va durer trois heures. Trois véhicules pick-up de la Monusco se lancent dans les rues de la ville. Ils roulent lentement, 35 km/h en moyenne.

"Ces patrouilles sont très importantes... Nous n'avons pas peur après l'incident du 7 décembre parce que si nous prenons peur, comment allons-nous protéger la population ?", interroge d'abord le Lieutenant Colonel Amit Rawat qui dirige cette opération. 

Mais rapidement il annonce que lui et ses hommes "vont prendre plus de précautions à l'avenir et changer de tactique. Il explique que "nous allons être plus agressifs durant ces patrouilles désormais. Il n'y aura plus d'occasion de mener une telle attaque".

Accueil mitigé des habitants

Kongo DRK UN-Soldaten der Mission MONUSCO
Image : DW/Flávio Forner

Le convoi traverse la ville de Goma. Il vise notamment à rassurer la population. Certains habitants pointent amicalement le pouce vers le haut en signe de satisfaction.

Une trentaine de minutes sont passées. Le convoi s'immobilise devant les bureaux du chef du quartier Keshiro, un des quartiers à risque en périphérie de Goma. "Nous collaborons avec la Monusco et ma population est contente. La Monusco intervient en cas de nécessité et souvent elle nous assiste", confie Abdul, le chef du quartier. 

Mais plus loin, à Rusayo vers le parc national des Virunga, la réaction de la population est tout autre. "On enregistre des cas de vols et même de tueries", raconte, désolé, Jacques Makélé Bakalé, président de la société civile du village de Rusayo.

"La Monusco semble délaisser la population de Rusayo, elle ne fait pas assez d'actions et n'intervient pas régulièrement ici", estime-t-il. 

"La Monusco ne peut pas être partout et elle ne peut pas tout faire non plus", répond le Lieutenant Colonel Amit Rawat devant un policier congolais, resté silencieux durant toute la discussion.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum