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À Limete, la frustration est grande

21 décembre 2017

La police kinoise a dans son viseur certains lieux stratégiques comme Limete, le fief de l'UDPS, le principal parti d'opposition. Dans cette commune de Kinshasa, se rassemblent quotidiennement des jeunes de l’opposition.

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DR Kongo Trauer um Etienne Tshisekedi
Image : Reuters/R. Carrubba

"Nous, nous réclamons vraiment le départ de Monsieur Kabila" (Jeune de Limete)

C'est un début d'après-midi ensoleillé. Des discussions noyées dans le bruit du trafic routier. Sur ce carrefour de Limete situé entre le domicile de l'ancien opposant décédé, Etienne Tshisekedi, et le siège national de l'UDPS, sa formation politique, des jeunes Congolais discutent en groupe sous un arbre.

Certains debout, d'autres assis sur leur moto garée. "Vous nous avez trouvés, on est là, on est en train de discuter. On est des motocyclistes de l'UDPS. C'est pour cela qu'on est là » a déclaré l’un des jeunes qui insiste, "Chaque jour on est là. Du matin au soir. Ici c'est chaud, parce qu'on est là. Si on n'y est pas, c'est pas chaud !"

DR Kongo Trauer um Etienne Tshisekedi
Image : Reuters/R. Carrubba

Quand il s'agit de parler de la situation politique, le groupe ne se fait pas prier. Le départ du pouvoir de Joseph Kabila est une chose non négociable.

Pour ces Congolais dont certains revendiquent leur appartenance à l'UDPS, la solution pour un retour au calme en RDC passe par une transition sans la participation du président Kabila.

"Nous, nous réclamons vraiment le départ de Monsieur Kabila. Le problème des élections, on va les organiser après le départ de Kabila."

L’un d’eux va encore plus loin : "Trop c'est trop ! Nous souffrons ! Si vous entrez ici dans la cité vous allez voir comment les gens souffrent ! "

Pour un autre, "la RDC est un pays de loi. Le président Kabila, il est illégitime pour le moment. Il est en train de diriger par défi. C'est en ce moment-là que nous, en tant que population, nous demandons son départ !"

Entre-temps le groupe s'est renforcé autour de nous. Cet autre Congolais qui vient d'arriver se doute qu'une partie de la population partage un autre point de vue.

"Quand on parle de révolution ce n'est pas tout le monde qui peut adhérer à cette vision". Pour lui, cela demande tout simplement le courage avant d’a jouter, "en tout cas on en a marre de lui, vraiment."

S'ils demandent unanimement le départ de Kabila, nos interlocuteurs du moment n'ont pu dire concrètement quelle serait la suite en cas de vacance du pouvoir.

Le président Joseph Kabila a bouclé hier (20 décembre) une première année supplémentaire au pouvoir.En effet, son second et dernier mandat constitutionnel s'est achevé le 20 décembre 2016.

Si Joseph Kabila est encore en poste, c'est parce qu'un accord politique lui permet de rester jusqu'à des élections cette année. Or les scrutins ont été reportés à l'année prochaine, ce qui suscite la colère de l'opposition et de la société civile.

Des manifestations pour demander la mise en place d'une transition ont été empêchées mardi (19 décembre) faute d'autorisation.

 

 

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum