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À la croisée des chemins

Christophe Lascombes28 janvier 2013

Aujourd'hui, les quotidiens allemands s'intéressent entre autres à la situation en Égypte mais reviennent également sur le scrutin présidentiel en République tchèque, remporté par le populiste Milos Zeman.

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Quel est l'avenir de l'arabellion ?
Quel est l'avenir de l'arabellion ?Image : Reuters

Die Welt regrette le populisme de la campagne électorale de cet homme politique de gauche qui a ravivé le ressentiment anti-allemand pour engranger des voix. Une dérive politique qui n'est d'ailleurs pas limitée à la République tchèque. En Italie, Silvio Berlusconi lance aussi des théories fumeuses de complot allemand pour expliquer la crise qui frappe son pays. Angela Merkel ne doit pas inviter Milos Zeman ni Silvio Berlusconi en visite officielle à Berlin. Il ne faut pas accepter que l'antigermanisme devienne la nouvelle norme de la politique en Europe.

C'est le président des populistes, lance la Süddeutsche Zeitung. Au même titre que Vaclav Havel et Vaclav Klaus, ses deux précédesseurs à la magistrature suprême, Milos Zeman est sans conteste l'un des acteurs majeurs de l'ère post-communiste en République tchèque. Seulement, après une telle campagne électorale, l'arrivée au pouvoir d'un populiste, même de gauche, constitue-t-elle un progrès pour le pays ? La solution de ce problème revient aux Tchèques eux-mêmes.

Milos Zeman
Milos Zeman, le nouveau président tchèque, a joué sur le ressentiment anti-allemand pour vaincreImage : AP

Le quotidien de Munich revient également sur le durcissement de la situation en Égypte. Deux ans après la chute de Moubarak et six mois après la victoire des islamistes, le pouvoir de l'État s'érode et la société égyptienne se désintègre.

Si la violence ne cesse pas rapidement, l'armée devra agir, craint die tageszeitung. C'est-à-dire mettre fin aux désordres, mais surtout reprendre ce pouvoir qu'elle a abandonné l'année dernière à contre-cœur. Se présentant comme garants du processus démocratique, les militaires bénéficient de l'appui d'une partie de l'opposition libérale, de même que des partisans de l'ancien régime, tous opposés au pouvoir des islamistes. Ils sont rejoints par tous les déçus de la révolution égyptienne qui avaient espéré une amélioration de leurs conditions de vie. Les affrontements actuels illustrent parfaitement la fracture profonde de la population sur l'avenir du pays. Ni le régime, ni l'opposition ne peuvent la surmonter. Et encore moins l'armée.

Ägypten Suez Militär
L'armée est-elle vraiment le dernier recours pour l'Égypte ?Image : Getty Images/AFP

L'erreur des Frères musulmans a été de ne pas rechercher de compromis avec les forces séculières de la société, analyse de son côté la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais la relative puissance du mouvement religieux relève surtout du manque de cohésion d'une opposition laïque hétérogène et divisée. Pourtant, quel que soit le gouvernement qui tiendra à l'avenir les rênes au Caire : sans développement économique et sans justice sociale, l'arabellion va continuer, conclut le quotidien de Francfort.