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À la croisée des chemins...

Christophe Lascombes11 mai 2010

La presse allemande se penche ce matin sur les possibles conséquences de la défaite de la CDU à l'élection régionale de Rhénanie du Nord Westphalie, et sur le programme de sauvetage de l'euro.

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Avec 6 200 voix d'avance sur sa rivale, Jürgen Rüttgers a pourtant perdu sa majorité au parlement régional. Que va-t-il faire ?Image : AP

La défaite des chrétiens-démocrates est si patente que les sociaux-démocrates tentent une nouvelle fois de maquiller leurs problèmes pour les transformer en victoire, ironise la Süddeutsche Zeitung. En réalité, le SPD n'a pas gagné, c'est la CDU qui est retombée à son niveau. Le succès politique, ce sont les Verts qui le démontrent. L'ancien parti des écolos mangeurs de graines est devenu une formation politique sérieuse et fiable. La fracture interne entre réalistes et fondamentalistes est surmontée depuis longtemps. Ce scrutin ne sonne pas le retour des sociaux-démocrates sur la scène politique mais bien celui des Verts.

Flash-Galerie Parteitag Büdnis 90/Die Grünen Mai 2009
Fini les mangeurs de graines et les tricoteurs de chaussettes en laine. Les Verts sont devenus une force politique respectable et courtisée par les autres formations politiques.Image : AP

À propos de victoire, la Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle celle du chancelier SPD, Gerhard Schröder, en 2002, sur son adversaire bavarois Edmund Stoiber, avec 6 000 voix d'avance pour toute l'Allemagne. Dans cette mesure, les 6 200 voix d'avance de Jürgen Rüttgers marquent une victoire écrasante car la Rhénanie du Nord-Westphalie représente un cinquième de la population allemande. Toute la question est de savoir ce que Jürgen Rüttgers va faire de cette avance. Soit il passe 5 ans sur les bancs de l'opposition, soit il prend les rênes du Land pendant deux ans et demi dans le cas d'une grande coalition avec les sociaux-démocrates. C'est là que l'on verra la vraie valeur de ces 6 200 voix.

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La grande coalition sera-t-elle la solution pour le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie ?Image : bilderbox

D'une crise à l'autre, die Welt fait le lien avec l'euro et s'interroge : que se serait-il passé si Angela Merkel, dans la nuit de dimanche à lundi, avait continué de refuser d'enterrer l'indépendance de la Banque centrale européenne ? Une telle intransigeance aurait alors peut-être sonné le glas de l'euro. Car c'est bien là le dilemme de l'Allemagne. Nous ne pouvons pas imposer en Europe notre culture de la stabilité car la zone Euro est dominée par des états pour lesquels la stabilité monétaire n'est pas la première priorité. Pour le quotidien, les conséquences sont graves : les principes gravés dans le marbre hier ne sont plus aujourd'hui que des graffitis pâlis par les intempéries.

Symbolbild Finanzloch Haushaltsloch
Les mesures prises par les états de la zone Euro pourront-elle enrayer la crise de la monnaie unique?Image : DW

Une analyse que ne partage pas la Frankfurter Rundschau. La règle selon laquelle les pays de la zone Euro ne doivent pas s'entraider est caduque. Ici, il est intéressant de constater que seuls les Allemands considèrent cela comme le bris d'un tabou. Partout ailleurs ou presque, il est évident que la Banque centrale européenne doit intervenir. Certes, ce n'est pas la panacée, mais cela vaut mieux que l'effondrement du système. Nous avons maintenant la chance d'élaborer une nouvelle forme d'union monétaire. Il faut la saisir, conclut le quotidien.