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À qui le dernier mot pour liquider une banque ?

Anne Le Touzé11 juillet 2013

Les journaux commentent les dissensions entre Berlin et Bruxelles à propos du nouveau mécanisme proposé par la Commission pour régler le sort des banques en difficulté, dans le cadre de l'union bancaire européenne.

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La Commission prévoit de jouer un rôle de premier plan dans la liquidation des banques, mais le projet se heurte à de sérieuses réserves de la part de l'Allemagne
La Commission prévoit de jouer un rôle de premier plan dans la liquidation des banques, mais le projet se heurte à de sérieuses réserves de la part de l'AllemagneImage : picture-alliance/AP Photo

« L'Union européenne cherche la bagarre avec l'Allemagne » affirme Die Welt en Une. Ce que Berlin reproche à la Commission, c'est d'outrepasser ses compétences lorsqu'elle réclame le droit de décider de la fermeture d'une banque en cas de faillite. Pour le journal, il est juste d'envisager de traiter les banques comme des entreprises normales, afin d'éviter la contagion d'une faillite à un État tout entier. Mais il serait nécessaire de modifier le Traité européen pour donner une base stable à ce mécanisme de stabilité.

Le gouvernement allemand veut surtout éviter de voir l'union bancaire retoquée par les tribunaux, explique le Rheinpfalz de Ludwigsbourg. En revanche, le "non" des banques aux projets de la commission montre que celles-ci ne sont pas prêtes à mettre la main à la caisse pour soutenir des instituts en difficulté dans d'autres pays européens. Elles préfèrent laisser cela aux contribuables.

Le commissaire européen Michel Barnier défend sa proposition
Le commissaire européen Michel Barnier défend sa propositionImage : Reuters

La Frankfurter Allgemeine Zeitung voit beaucoup d'hypocrisie dans cette dispute européenne. La Commission essaie de faire croire qu'elle ne jouerait qu'un simple rôle de notaire alors que ses nouvelles prérogatives renforceraient son autorité et qu'elle serait en mesure de décider de l'emploi de deniers publics nationaux. Mais les critiques de Berlin sonnent également faux. Si le gouvernement allemand était vraiment favorable à une solution commune, il ferait des propositions.

Friedrich en mission spéciale

D'hypocrisie, il est également question dans la Süddeutsche Zeitung, à propos du scandale de cybersurveillance américaine révélé par Edward Snowden. Le ministre allemand de l'Intérieur a été dépêché en urgence aux Etats-Unis pour obtenir (en vain) des informations sur les pratiques des services secrets américains en Allemagne. Pour autant, Hans-Peter Friedrich ne mérite pas notre pitié, souligne le quotidien.

Depuis des semaines, lui et les autres membres du gouvernement - à commencer par la chancelière - affirment qu'ils ne savaient rien de cette surveillance massive. Ce sont des bêtises. L'Allemagne aurait les moyens de réagir, poursuit le journal. Mais ni le gouvernement, ni l'opposition ne le veulent. Ils placent tous la lutte contre le terrorisme au-dessus de la protection des données. Il faut qu'ils le disent enfin ouvertement aux citoyens et qu'ils mettent fin à leurs pseudo-disputes, appelle la Süddeutsche.