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Écouter l'autre...

Christophe Lascombes1 juillet 2013

La presse allemande de ce lundi revient sur l'évacuation par la police munichoise d'un camp de demandeurs d'asile au cœur de la ville, mais aussi sur le nouveau scandale des écoutes américaines contre l'Union européenne.

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Les Américains espionnent tout le monde, même leurs alliés
Les Américains espionnent tout le monde, même leurs alliésImage : AFP/Getty Images

Donne-nous aujourd'hui notre scandale quotidien, lance die Welt qui rappelle que lorsque les moyens techniques existent, ils sont utilisés. La tentation est grande de franchir les interdits, en espérant ne pas se faire prendre. Mais lorsque cela arrive, l'indignation est là. Personne n'aurait cru cela des Anglais et des Américains. Et chez nous, personne ne le ferait, disent les pays européens. Vraiment ? ironise le journal.

La NSA n'a pas seulement espionné des pays européens à grande échelle, elle a également truffé de micros les bureaux de l'Union Européenne, remarque la Süddeutsche Zeitung. L'Union Européenne est constituée d'États qui sont sans exception des alliés, voire des amis de Washington. Si les États-Unis utilisent les méthodes d'une république totalitaire pour bénéficier de certains avantages en matière d'information, l'Europe doit réagir en conséquence. Non pas pays par pays, mais en bloc.

USA Hauptquartier NSA Fort Meade
Attention, « Big Barack » is hearing you !Image : picture-alliance/dpa

Le quotidien revient également sur l'évacuation forcée d'un camp de grévistes de la faim et de la soif installé en plein cœur de Munich pour imposer la reconnaissance de leurs demandes d'asile. Cette affaire illustre les effets de la mondialisation, écrit le journal. Une petite partie du flux mondial des réfugiés parvient au cœur de la riche Europe. Celle-ci doit trouver des règles pour traiter de manière humaine ce problème.

Ce n'est pas manquer de cœur que de sauver malgré eux des grévistes de la faim et de la soif, affirme la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Alors que les autorités avaient proposé un traitement accéléré des dossiers en échange de l'arrêt de cette grève, les gauchistes meneurs de cette action ont refusé tout accord, mettant volontairement en jeu la vie de leurs « protégés ». La police n'a fait que libérer les grévistes d'une instrumentalisation mortelle de leur affaire.

München - Polizei räumt Camp von Hungerstreikendend
Si la police munichoise a mis fin à la grève de la faim des demandeurs d'asile, le problème demeureImage : picture-alliance/dpa

La grève est finie, mais le problème reste récurrent, lance die tageszeitung. L'État allemand doit réfléchir urgemment à la manière d'améliorer les conditions de vie des réfugiés et demandeurs d'asile. Il ne faut plus les considérer comme des personnes à charge dont il est nécessaire de se débarrasser. L'immense majorité des réfugiés et demandeurs d'asile sont prêts à se bâtir une existence de leurs propres forces en Allemagne si on les laisse faire. Si l'on n'accepte pas ce fait, le problème restera insoluble et des grèves comme celle de Munich réapparaîtront, ici ou ailleurs, conclut le quotidien de Berlin.