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Égypte : la colère des femmes

Marie-Ange Pioerron12 octobre 2012

Les droits des femmes sont évoqués dans le projet de nouvelle Constitution en Égypte et ils suscitent entre laïques et religieux une polémique dont la presse allemande se fait l'écho.

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Jeunesse révolutionnaire en Égypte
Jeunesse révolutionnaire en ÉgypteImage : Mohamed Samaha

L'article 36 de ce projet de Constitution, écrit le Tagesspiegel de Berlin, a fait déborder le vase. Il doit réglementer les droits et les devoirs des femmes pour autant que "ceux-ci ne soient pas en opposition avec la charia", la loi islamique. Cela révolte Nehad Aboul Komsan, la présidente du Centre égyptien pour les droits des femmes. Elle s'indigne de voir que nulle part dans la nouvelle Constitution il n'est fait de référence à la charia, si ce n'est justement dans l'article sur les droits des femmes.

Huit membres de l'assemblée constituante, note le journal, ont démissionné pour protester contre l'hégémonie islamiste. Avec au moins 60 sièges sur 100, les Frères musulmans et les salafistes dominent cette assemblée. La moitié féminine de la population n'est représentée que par huit femmes.

Sobhi Saleh, un porte-parole des Frères musulmans justifie la formulation de l'article 36 par le fait que l'Égypte a signé des conventions internationales qui vont à l'encontre de la charia. Il cite comme exemples l'égalité de droits entre hommes et femmes devant l'héritage, la légalisation du mariage entre personnes du même sexe et l'abolition de la polygamie. Si la référence à la charia était supprimée, souligne-t-il, l'Égypte devrait autoriser à l'avenir des pratiques qui sont contre l'islam, et cela est inacceptable.Somalie : heure zéro

Somalia Soldaten
Forces de l'AMISOM près de Marka, 2 septembre 2012Image : picture-alliance/dpa

En Somalie, lit-on dans la Berliner Zeitung, les islamistes perdent du terrain, mais ne s'avouent pas encore vaincus. Dans la ville portuaire de Marka par exemple, la liberté a toutes sortes de facettes. Hassan Mohamed prépare son mariage, Ali Oban s'est enfin fait couper les cheveux à la longueur qu'il souhaite, à savoir moins d'un centimètre, Farkio est assise sur une pierre près de la mosquée et vend des cigarettes de la marque Sportsman.

Il y a encore peu, note le journal, la jeune femme aurait été punie de vingt coups de bâton, car les combattants des milices al-chebab, qui occupaient la ville, jugeaient anti-islamique de fumer des cigarettes occidentales. Qui se faisait prendre était contraint d'avaler sur le champ la cigarette encore allumée.

Aujourd'hui, tout est redevenu comme avant à Marka, mais la peur est toujours présente. Car si les barbes ont disparu, les visages qui se cachaient derrière sont parfois devinés dans la pénombre des ruelles étroites. Il arrive aussi que les hommes de Dieu frappent encore. Cela fait à peine deux semaines, ajoute le journal, que la majorité des 200 combattants chebab ont quitté précipitamment Marka devant l'avancée des troupes de l'Amisom.Crise de confiance en Afrique du Sud

Platinmine Rustenburg Protest
Manifestation à la mine de platine de RustenburgImage : AFP/Getty Images

Les grèves se poursuivent dans les mines sud-africaines, et comme le note le Financial Times Deutschland, elles ébranlent toute l'Afrique du Sud. Les conflits sociaux risquent de déboucher sur une crise économique. Les revendications des mineurs sont-elles justifiées ? La question suscite en Afrique du Sud des débats passionnés, poursuit le journal.

Les détracteurs des compagnies minières font valoir que les salaires et les conditions de vie des mineurs n'ont pratiquement pas changé depuis la fin de l'apartheid il y a 18 ans. Avec des salaires mensuels de moins de 1.000 euros, les mineurs doivent souvent faire vivre plus de douze personnes. Les sociétés rétorquent que même les mineurs les plus mal payés figurent parmi les 20% de Sud-Africains les mieux rémunérés.

Le Tagesspiegel de Berlin relève que les étagères sont encore remplies dans les supermarchés, qu'il y a encore de l'essence dans les stations-services et de l'argent dans les distributeurs de billets. Mais avec chaque jour qui passe, l'économie sud-africaine est de plus en plus secouée.

La crise dans le secteur minier, souligne la Süddeutche Zeitung, met au jour l'échec de l'ANC qui ne peut tenir l'une de ses principales promesses électorales : la participation de la population noire à la richesse du pays en matières premières. Près d'un Sud-Africain sur deux vit dans la misère, le fossé s'élargit entre riches et pauvres, alors qu'une mince élite proche de l'ANC accumule la richesse. La parti lui-même est régulièrement secoué par des scandales de corruption. Le président Zuma n'est pas épargné.Nuages sur la Côte d'Ivoire

Bürgekrieg in Elfenbeinküste in 2011
Pendant la guerre civile en 2011Image : dapd

Enfin die tageszeitung se fait l'écho, dans son édition du 11 octobre, d'un rapport d'experts d'où il ressort que des partisans de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont mis en place une structure militaire en exil pour reconquérir le pouvoir. Ce rapport, précise le journal, sera discuté au Conseil de sécurité de l'ONU.

Selon des extraits déjà diffusés, les pro-Gbagbo en exil ont recruté des mercenaires au Ghana et au Liberia. Ils misent en outre sur l'instabilité au Mali. Lors d'une rencontre le 12 juillet dans la localité ghanéenne de Takoradi, des groupes d'exilés ivoiriens auraient décidé d'identifier "des bases opérationnelles dans des pays voisins comme le Mali". Ce rapport, poursuit le journal, confirme les soupçons du gouvernement Ouattara, à savoir que les partisans de Laurent Gbagbo présents dans les pays voisins représentent une menace grandissante.

Le rapport de l'ONU parle même de contacts entre pro-Gbagbo et le groupe islamiste Ansar Dine dans le nord du Mali. Cette accusation a certes été démentie par l'ancien chef du mouvement de jeunesse pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, mais objectivement, souligne le journal, les islamistes au Mali et les Ivoiriens proches de Laurent Gbagbo ont les mêmes ennemis : ce sont les gouvernements de la région.