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400.000 enfants en danger de mort au Kasaï

Julien Adayé
14 mai 2018

Le conflit qui ravage cette région de la République démocratique du Congo a des conséquences désastreuses, notamment pour les enfants. Ils sont plus de 770.000 à souffrir de la faim selon l'Unicef.

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Kongo Kananga - Hungersnot: Mütter mit Kindern warten auf Nahrungsmitteln
Image : picture-alliance/dpa/K. Bartlett

Les chiffres de l'Unicef sont effarants. Environ 770.000 enfants souffrent de la faim dans la province du Kasaï en République démocratique du Congo. 400.000 sont en danger de mort dans cette région diamantifère du centre du pays, ruinée par un conflit entre l'armée et des miliciens coutumiers entre 2016 et 2017.  

Le conflit avait déja fait plus de 3.000 morts et environ 1,4 million de déplacés. Il a donc aussi laissé derrière lui des milliers d'enfants victimes de la faim et de malnutrition sévère. "Le conflit a poussé un nombre important de familles à fuir leurs communautés et se retrouver dans la brousse, sans accès à l'eau potable, sans accès à des soins de santé, avec un accès limité à la nutrition et l'alimentation", explique Yves Villemot, du bureau de l'Unicef à Kinshasa, en République démocratique du Congo. "Ce qui a fait plonger un nombre considérable d'enfants dans une situation de malnutrition et pour certains d'entre eux, dans une situation de malnutrition sévère aiguë."

Enfants soldats et viols

Zone agricole et riche en diamant, le Kasaï est une région qui, paradoxalement, enregistre une malnutrition chronique, supérieure à la moyenne nationale. Cela s'explique par le fait que pendant le conflit, de nombreux enfants ont été enrôlés de force pour être des enfants soldats, des petites filles de 8 à 17 ans ont été violées, des parents contraints de fuir leurs villages, abandonnant leurs plantations et leurs fermes.

"Les parent n'ont pas pu assurer les récoltes et tout ce qu'ils avaient dans les greniers agricoles a été détruit", raconte Yvonne N'Gohi, présidente d'une ONG humanitaire et habitante du Kasaï. "Même l'élevage a été aussi détruit. En plus de cela, nous avons une situation avec des enfants qui travaillent dans les mines, du fait que le revenu économique des parents est vraiment très faible."

Organisations humanitaires débordées

Pour ces enfants et les populations qui sont revenues après avoir fui, la situation est urgente. Les organisations humanitaires dans la région sont débordées. L'Unicef et ses autres partenaires font de leur mieux pour sauver ces enfants qui souffrent de malnutrition sévère.

"Aux côtés des instances gouvernementales, avec les partenaires locaux, nous avons mis en place des programmes qui prennent en charge des qui enfants qui souffrent de malnutrition sévère aiguë, en leur assurant un accès à une assistante thérapeutique", explique Yves Villemot de l'Unicef. "Ce qui veut dire qu'on leur administre une patte d'arachide qui est enrichie de vitamines et de minéraux  qui leur permettent de lutter contre la situation de malnutrition sévère aiguë et qui leur permet de se refaire une santé en quelques jours."

Face à cette situation dramatique, le gouvernement de Kinshasa avait toutefois décidé de décliner sa participation à la conférence des donateurs de Genève, organisée le 13 avril dernier sous l'égide de l'Union européenne et des Nations unies, et qui avait permis de réunir près de cinq milliards d'euros de dons.