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A Addis Abeba, on a parlé de l'avenir

Philippe Pognan17 juillet 2015

Cette conférence, la 3ème du genre, à laquelle ont participé 6000 délégués de 193 pays, a pris fin jeudi par un accord entre pays riches et pays pauvres pour financer un développement durable d'ici à 2030.…

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Äthiopien International Conference on Financing for Development in Addis Abeba
Image : picture-alliance/dpa/M. Wondimu Hailu

A Addis Abeba plusieurs milliers de délégués de 193 pays ont participé quatre jours durant à cette conférence internationale sur le financement du développement, la troisième du genre. Elle a pris fin jeudi par un accord entre pays riches et pays en développement pour financer un développement durable d'ici à 2030.

Äthiopien International Conference on Financing for Development in Addis Abeba
Un agent de sécurité devant le siège de la conférence à Addis AbebaImage : DW/I. Hell

"Réduction de moitié de la pauvreté dans le monde, réduction de la mortalité infantile, l'école pour tous : ces objectifs, c'est maintenant, en 2015 que la communauté internationale voulait les avoir atteints, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Les objectifs de développement du millénaire, c'est ainsi que les Nations unies avaient nommé leur agenda fixé en l'an 2000. 15 années plus tard, quelques uns des objectifs sont considérés comme atteints, mais, de loin, pas tous! Personne n'ose le dire ouvertement. Au lieu de cela les Nations unies ont trouvé une nouvelle formule: les ODD ou Objectifs de Développement Durable au nombre de 17. L'enjeu est de trouver maintenant les fonds nécessaires pour financer ces ODD que les Nations unies sont en train de fixer pour 2015-2030 et qui doivent être adoptés en septembre à New York.

UN-Finanzierungskonferenz in Addis Abeba
Le ministre allemand du Développement Gerd MüllerImage : DW/G. Tedla
Äthiopien International Conference on Financing for Development in Addis Abeba
Le président de la Banque Mondiale Jim Yong Kim s'adresse aux délégués de la conférenceImage : picture alliance/AA/M. Wondimu Hail

La Süddeutsche cite quelques uns de ces ODD: la pauvreté et la faim doivent disparaître complètement de la planète, les injustices et inégalités sociales entre les différents Etats et à l'intérieur des Etats mêmes doivent être sensiblement réduites et la croissance économique doit être durable. Sans oublier la lutte contre le changement climatique, une liste d'objectifs encore plus ambitieuse que la première ! conclut le journal."

Äthiopien UN-Konferenz zur Entwicklungsfinanzierung in Addis Abeba (Gerd Müller)
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon (à g.) et le président du Sénégal Macky SallImage : Reuters/T. Negeri

"Aide-toi et le ciel t'aidera"

Pour atteindre ces 17 objectifs , les organisateurs ont dès le début de la conférence dit clairement qu'il ne s'agissait pas de compter sur la seule aide financière de la part des nations riches,- sur l'aide classique au développement donc-, mais que les pays pauvres doivent trouver eux-mêmes des sources de financement, par exemple en améliorant leur système fiscal.

Uganda, Schulkinder auf dem Schulweg
La scolarisation pour tous, l'un des objectifs primordiaux du développementImage : imago/Xinhua

La justice fiscale a été discutée à Addis Abeba et il a été décidé que les pays émergents, mais aussi ceux en développement doivent endosser eux-mêmes plus de responsabilité, relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung ; ils devront à l'avenir améliorer leurs systèmes fiscaux pour encaisser les impôts qui leur reviennent de droit. Jusqu'ici les pays en développement disposent rarement de systèmes fiscaux efficaces. Ces pays subissent des pertes se chiffrant en dizaines de milliards à cause des évasions fiscales et des fraudes financières. Les sommes que les multinationales sortent des pays grâce à des manipulations fiscales sont 50% plus élevées que l'aide globale au développement ! Il a donc été convenu de lutter contre l'évasion fiscale et les transferts financiers illégaux, une "première", souligne l'éditorialiste. Mais ce sont les états prospères du G20 et de l'OCDE qui continueront de régler les questions fiscales internationales. Les représentants des pays émergents et en développement voulaient que ce soient les Nations unies qui s'en occupent, mais ils y ont échoué."

Par ailleurs, critique la FAZ, "les engagements des pays riches sont restés trop peu concrets. Les Etats se sont certes encore une fois engagés à consacrer 0,7% de leur Produit Intérieur Brut à l'aide au développement, comme ils l'avaient fait il y a des décennies déjà, à savoir en 1970 à l'exception des Etats-Unis. Mais ils n'ont pas dit quand ils rempliraient concrètement cet engagement. L'Allemagne par exemple n'a jusqu'ici pas dépassé 0,4% de son PIB et de nombreux autres Etats sont encore loin d'avoir rempli leurs engagements sur ce point. Et des promesses d'argent frais n'ont pas été faites à Addis Abeba, conclut la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui relève que le Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki Moon a souligné que cette conférence est "l'une des trois étapes importantes de l'année 2015" pour le développement durable".