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A l’est rien de nouveau

Auteur : Jean-Michel Bos1 décembre 2011

L’évolution politique en Ukraine et en Serbie éloignent ces pays des principes de l’Europe. Fin aussi de notre série « Vivre sans l’euro » avec un voyage en Pologne où la faiblesse du Zloty est bonne pour les affaires.

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Titres de la presse internationale sur le jugement de Yulia Timoschenko
Titres de la presse internationale sur le jugement de Yulia TimoschenkoImage : DW

L’Europe regarde d’un œil soucieux ce qui se passe sur sa frontière est. Bruxelles conduit de puis des années, au même titre qu’au Sud de la Méditerranée, une politique de voisinage qui aide à assurer la prospérité des pays qui se situent à ses marges. En plus, le Partenariat oriental, signé à Prague en 2009 avec six pays d’Europe de l’est, vise à diffuser dans ces États les valeurs des démocraties européennes.

Or, il y a un grand malade dans cette région : l’Ukraine. Les relations entre Bruxelles et Kiev se sont brusquement détériorées depuis la condamnation de l’ancienne Premier ministre Yulia Timoschenko. Une condamnation jugée à Bruxelles comme une atteinte à la démocratie de la part du président pro-russe Viktor Ianoukovitch. Résultat : le sommet entre l’Union européenne et l’Ukraine, prévu pour le 19 décembre, devrait être repoussé. C’est donc une grande déception pour l’Europe de voir un géant comme l’Ukraine rejoindre le rang des pays qui, comme la Biélorussie, bafouent la démocratie.

Julia Timoschenko en prison à Kiev
Julia Timoschenko en prison á KievImage : AP

Enfin, à l’est toujours mais plus au sud, en Serbie, les nouvelles ne sont pas meilleures. La Serbie ne devrait pas recevoir la semaine prochaine le statut de candidat officiel à l’adhésion en raison du conflit autour de son ancienne province du Kosovo. Un conflit qui se solde par des violences depuis plusieurs semaines à la frontière entre les deux pays. Belgrade refusant toujours de reconnaître l’indépendance du Kosovo. Vous voyez donc qu’il n’y a pas qu’en Afrique que se produisent des conflits locaux sur des confettis de territoire. Mais toutes ces difficultés ne vont pas remonter le moral du projet européen.

Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi
Le président de la Banque centrale européenne, Mario DraghiImage : dapd

La peur de l'Allemagne

Les vieux clichés ne sont jamais loin. Il suffit de gratter un peu pour vite les trouver, dissimulés sous la surface de la réalité banale et civilisée. Et pour ce qui est de gratter, il n’y a rien de mieux qu’une bonne grosse crise économique comme celle qu’est en train de vivre la zone euro. Le député français Arnaud de Montebourg a ainsi fustigé le « nationalisme allemand. » L’Allemagne« construit la confrontation pour imposer sa domination », a notamment déclaré Arnaud de Montebourg qui s’est aussitôt fait tacler par l’eurodéputé Vert Daniel Cohn-Bendit qui lui a reproché de faire du « Front national à gauche ».

Derrière cette polémique se cache les critiques faites à l’Allemagne qui refuse d’accepter des mesures énergiques comme les eurobonds ou l’intervention de la Banque centrale européenne. Des mesures qui pourraient permettre d’apaiser les marchés.

L’Europe est-elle malade des blocages allemands ? C’est la question que nous avons posée à Ulrike Guérot, du Conseil européen des relations étrangères.

Les bonnes affaires du zloty

Comme prévu nous allons maintenant en Pologne. En 2009, ce pays est le seul membre de l'Union européenne à être resté en croissance malgré la crise mondiale. Aujourd'hui, la Pologne a l'une des économies les plus prospères en Europe. Mais malgré cela, elle ne fait toujours pas partie de la zone euro.

Des billets en Zlotys, la monnaie polonaise
Des billets en Zlotys, la monnaie polonaise

Le président Bronislaw Komorowski assure néanmoins que cette adhésion n'est qu'une question de temps. Mais leur monnaie actuelle, le zloty, apporte aux Polonais de nombreux avantages. Dès lors, veulent-ils vraiment de l'euro ?

C’est un reportage à Varsovie de Damien Simonart.